Une « première » durablement marquante pour l’OSR
Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence le 14 avril 2022
Festival de Pâques d’Aix-en-Provence (notre présentation & site officiel)
Orchestre de la Suisse Romande. Jonathan Nott, direction. Renaud Capuçon, violon
Edward Elgar, Concerto pour violon et orchestre en si mineur, op. 61. Igor Stravinsky, Le Sacre du printemps
Pour sa première invitation au Festival de Pâques, l’Orchestre de la Suisse Romande aura durablement marqué le public du Grand Théâtre de Provence. Le concert démarre avec le Concerto pour violon et orchestre en si mineur d’Elgar, joué par Renaud Capuçon en soliste. Dès les premières mesures, l’instrument développe des mélodies pleines de charme, d’essence romantique malgré la date de composition bien plus tardive (1910) que ce mouvement musical. Mais rapidement, les exigences de virtuosité se font redoutables, maîtrisées à grande vitesse par le violon solo, qui rend un son volumineux malgré le vaste espace du théâtre.
L’Orchestre de la Suisse Romande joue quant à lui avec ampleur, en particulier ses beaux pupitres de cordes, impeccables aussi bien séparément qu’ensemble, l’apport des cuivres par moments ajoutant une certaine majesté. Le chef Jonathan Nott impulse de douces nuances dans l’andante intermédiaire, autorisant de délicats piani / pianissimi au violon, Renaud Capuçon démontrant sa science du legato tout au long des longues phrases musicales.
Retour aux traits de virtuosité, parfois ultra rapides, dans l’allegro molto final. En particulier, une bonne partie de ce dernier mouvement consiste en une longue cadence du soliste, avec l’orchestre qui s’intercale par instants en petites et très légères touches. L’équilibre sonore entre la phalange et le soliste est idéalement dosé, un très bel ensemble mettant en valeur le jeu de Renaud Capuçon, et qui mène à un final brillant.
Après l’entracte, Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky fait entendre une musique bien différente, malgré la même période de composition (1913). Ces 35 minutes de musique sont d’une densité et d’une variété rares, d’une grande modernité également, même pour un auditoire de 2022. Sous la baguette d’une folle énergie de Jonathan Nott, l’Orchestre de la Suisse Romande répond au défi de cette partition : expressivité et caractère des bois, héroïsme des cuivres et des percussions, cohésion et force dans les attaques de l’ensemble des cordes. Les montées des tutti vers les climax sonores sont étincelants, et ceci tout en évitant de déborder en décibels vers le style pompier. La précision rythmique transmise par Jonathan Nott, directeur artistique et musical de l’Orchestre de la Suisse Romande depuis janvier 2017, en impose également, montrant l’extrême préparation de l’ensemble des interprètes. Il faut préciser que tous ces musiciens se sont produits la veille dans le même programme au Victoria Hall de Genève. Le public aixois, bénéficiant donc ce soir de tout le travail des répétitions antérieures et du concert genevois, réserve une ovation aux artistes.
F.J. Photos Caroline Doutre
Claude anne Langlade duval dit
Félicitation au chef très professionnel Jonathan nott on ne s’en lasse jamais avec toute mon admiration
Classique dit
Bonsoir.
Merci pour votre commentaire. Nous espérons que le chef le lira…
Cordialement