Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence le 1er mars 2022
Orchestre de chambre de Mannheim. Direction, Paul Meyer. Piano, Sélim Mazari
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n°51 en ré majeur ; Concerto n°14 en mi bémol majeur ; Concerto n°12 en la majeur ; Symphonie n°40 en sol mineur
L’Orchestre de Chambre de Mannheim montre que Mozart est bien inscrit dans son ADN, et le jeune pianiste Sélim Mazari affirme un jeu brillant et délicat.
C’est le Kurpfälzischen Kammerorchester, soit l’Orchestre de Chambre de Mannheim, qui est de passage ce soir au Grand Théâtre de Provence, pour un programme Mozart. Le concert démarre par la très courte Symphonie n°51, une sorte de mise en bouche de moins d’une dizaine de minutes. Sous la baguette de Paul Meyer, chef principal de la formation depuis 2018, Mozart y coule avec naturel, dans un son d’une agréable rondeur et sans aspérités, au risque d’en délivrer une interprétation académique. On se situe en effet dans un grand classicisme assez éloigné des versions « historiquement informées » jouées par des instruments d’époque.
L’entrée en scène du jeune pianiste Sélim Mazari apporte davantage d’émotion et de surprise pour l’oreille. Dès le premier mouvement en Allegro vivace du Concerto n°14, on apprécie la personnalité affirmée du soliste et les notes magnifiquement détachées de ses arpèges. Le deuxième mouvement Andantino déroule une grande délicatesse, même une certaine poésie au cours des cadences du musicien. L’Allegro ma non troppo conclusif montre la virtuosité de Sélim Mazari, ainsi que le brillant final de la phalange, dans un équilibre harmonieux des deux parties.
Après l’entracte, le Concerto n°12 expose de nouveaux échanges entre orchestre et pianiste, ce dernier impulsant dynamique et franchise à plusieurs attaques en nuance forte, puis du sentiment pour conduire le phrasé plus délicat du deuxième mouvement en Andante. L’exécution des notes des arpèges du troisième Rondo Allegretto est à nouveau d’un beau staccato, dans une partition qui rappelle l’écriture de Bach.
C’est la plus connue des symphonies mozartiennes qui conclut le programme, soit la n°40 et son premier mouvement Molto allegro, qui forme une sorte de tube du répertoire classique. La section des bois est renforcée pour l’occasion, avec l’entrée en scène de deux bassons, ces différents pupitres de bois faisant preuve, tour à tour, de virtuosité et d’abattage. Le concert arrive à bon port, l’Orchestre de Chambre de Mannheim montrant que Mozart est bien inscrit dans son ADN, sans toutefois proposer de bis à un public qui ne serait pas contre…
F.J. Photos I.F.
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