L’invitation au voyage
Vendredi 22 mars 2024, Théâtre du Balcon, dans le cadre du 23ème Festival andalou
Orchestre Chabab al Andalous. Direction : Hicham Belghiti. Soliste : Abdellah El Makhtoubi. Avec Hicham Belghiti (Violon Soliste), Ahmed Bennis (2ème violon), Mohamed Fehd Ronda (Luth Soliste), Moulay Ali Belghiti (Luth), Nour-Eddine Ayssami (Cello), Mohamed Saad Benmoussa (Tar), Mohamed Wissal Ben Abdellah (Derbouka), Abdellah El Makhtoubi (Chant Ténor). Avec le soutien de la Fondation Hassan II.
Le Festival andalou nous concocte chaque année des moments précieux en forme d’échappées musicales. La 23e édition n’aura pas failli à la tradition en nous emmenant une fois encore, par la grâce de la musique, du chant, de la danse, vers d’autres horizons. Nous voici donc au Théâtre du Balcon, en compagnie de l’Orchestre Chabab al Andalous, venu de Rabat. Sur scène, sept musiciens vêtus de blanc, munis d’instruments traditionnels, et un chanteur. Ils sont les gardiens d’une mémoire sonore héritée de l’âge d’or d’Al Andalous, cultivée et enrichie ensuite des siècles durant par les musiciens du Maghreb. Ils se donnent pour mission de diffuser un message de citoyenneté, de fraternité et de paix dans un contexte multiculturel. Ce soir, nous ne sommes plus au 21eme siècle dans la cité des papes, mais du côté de l’Andalousie, au cœur du 9ème siècle, un temps où fleurissent les arts, les sciences, où l’on cultive la beauté et les jardins dont le plus célèbre, l’Alhambra, revêt l’image du paradis.
Quelques notes de violon, puis de oud, et nous voici près d’un moucharabieh, séduits par une langoureuse invitation au voyage. Les arabesques des cordes se déploient, bientôt rejointes par le rythme de la derbouka, du tar, et la voix du chanteur. Les chants en langue arabe parlent tout à la fois de l’amour, du vin, du divin, mêlant intimement sensualité et spiritualité, comme le veut la tradition arabo-andalouse. Même si l’on ne maîtrise pas la langue arabe, on n’a pas de mal à se laisser porter par la musique subtile, tout en nuances et quarts de ton. Les solos alternent avec les séquences d’ensemble. La virtuosité des interprètes n’est jamais emphatique, toujours souriante. Hicham Belghiti, violon soliste et chef, mène l’ensemble en toute précision, et discrétion. Les mélopées déroulent leurs vagues, la répétition participe d’un effet hypnotique, et peu à peu l’enthousiasme gagne la salle, invitée à entonner en chœur certains refrains. Au signal du chanteur soliste Abdellah El Makhtoubi, le public se lève et envahit la scène pour danser, alors que la musique s’approche de l’ivresse soufie et de la transe gnawa. Ce soir encore, selon le vœu d’Issam Ifghallal, son président, le Festival andalou a réussi à lancer, avec brio, « un pont entre les deux rives de la Méditerranée. »
C.I. Photos D.R.
Jamal Zarak dit
C’etait une soirée formidable, bien animée par un orchestre andalous et par un « Mounchid » (chanteur), marocains de renomés. Les spectateurs ont gardé une très bonne impression artistique et sur l’organisation et sur le programme de la soirée. Tout le monde était imliqué pour réussir ce festival.
Classique dit
Merci pour votre retour. C’était en effet un spectacle de qualité.
Cordialement,
G.ad.
Ifghallal dit
Un article très informatif et stimulant , il rend un hommage vibrant aux musiques traditionnelles et sacrées . Héritage arabo-andalous .
» Un véritable modèle de journalisme de qualité «
Classique dit
Merci pour votre commentaire. N’hésitez pas à nous suivre… et à nous écrire !
Cordialement,
G.ad.