Entre prudence imposée et audace raisonnée
A l’Opéra-Odéon de Marseille, pour cette nouvelle saison 2020-2021, Maurice Xiberas a réussi à marier l’audace raisonnée d’une programmation originale, et la prudence imposée par une époque sanitairement incertaine, avec des reprises inévitables qu’on aimera revoir sans s’interdire le luxe de nouvelles productions.
Sept productions lyriques animeront l’Opéra de centre ville. On est assuré de remplir la salle (à demi-jauge, évidemment) avec plusieurs titres-phares : La Bohème mise en scène par l’immense baryton Leo Nucci (décembre) ou Tosca mise en scène par Louis Désiré (février). On séduira aussi un large public avec des titres moins habituellement programmés : La Dame de Pique (octobre), L’Italienne à Alger sous la baguette de Roberto Rizzi-Brignoli et dans une distribution de haut vol (novembre), Les Pêcheurs de perles avec Patrizia Ciofi et Julien Dran (avril, avec seulement deux représentations en version concertante). On suscitera l’intérêt des plus curieux avec deux œuvres à découvrir, Luisa Miller, un Verdi peu connu dont s’emparent Paolo Arrivabeni au pupitre et Louis Désiré à la mise en scène, une nouvelle production avec Zuzana Markova et Nicolas Courjal (mars) et L’Africaine de Meyerbeer, une nouvelle production mise en scène par Charles Roubaud, avec un quatuor de choc, Karine Deshayes, Florian Laconi, Hélène Carpentier et Florian Sempey (juin). Les distributions associent judicieusement les étoiles confirmées et les jeunes talents.
L’Odéon accueillera, lui, opérettes ou opéras-comiques, fleurons des week-ends. On ne peut que se réjouir de la reprise de La Belle Hélène dans l’inoxydable et jubilatoire mise en scène de Bernard Pisani (octobre), de la programmation des Trois de la Marine de Vincent Scotto, une création (novembre), La Chauve-souris avec Jennifer Michel et Florian Laconi dirigés par le pétulant Didier Benetti (décembre), Le Chanteur de Mexico avec Jérémy Duffau dans le rôle-titre (janvier), Le Pays du Sourire, une nouvelle production (février), les 3 ténors français, que nous avions vus à Avignon (14 mai), L’Ile de Tulipatan sous la direction de Jean-Christophe Keck avec notamment la savoureuse Jeanne-Marie Lévy (juin), et autres titres de lyrique léger : Nos folles années (mars), La Mascotte, de l’enfant du pays Edmond Audran (mai), et quatre Dimanches d’Offenbach (6 décembre, 7 février, 4 avril, 6 juin), légitimement dirigés par le spécialiste Jean-Christophe Keck.
L’Orchestre Philharmonique animera dix concerts symphoniques, à la périodicité quasi mensuelle, avec un large répertoire et souvent des solistes de renom. Programme complété par le traditionnel Concert de nouvel An, et des ciné-concerts, qui s’imposent peu à peu dans plusieurs maisons d’opéra comme une valeur sûre et légitime. Et même d’autres formes musicales, avec notamment les Variations Goldberg en trio à cordes (30 janvier).
La danse est bien présente également, avec les compagnies Acontretemps et Julien Lestel, partenaire habituel de l’Opéra de Marseille.
Certaines productions néanmoins sont déjà victimes de la situation sanitaires, et l’on craint que ce ne soit pas les seules. Requérant des effectifs instrumentaux trop importants, Le Chant de la Terre, de Malher (18 octobre) doit être reporté. Un spectacle lyrique d’Olivier Py est remplacé par sa version concertante au piano (La Dame de Pique en ouverture de saison). Et les réservations en ligne sont suspendues, pour permettre le placement personnalisé des spectateurs.
G.ad.
Réservations :
- Sur place, mardi-samedi, 9h-12h30 et 13h30-17h15,
- Par correspondance : Service location de l’Opéra, 2, rue Molière, 13233, Marseille Cedex 20. (+ éventuellement 2,50€ pour envoi)
- Par téléphone : 04 91 55 11 10, ou 04 91 55 20 43, mardi-samedi, 9h-12h30 et 13h30-17h15
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