Nuit hongroise… cosmopolite
« Nuit hongroise », Opéra Confluence Grand Avignon, 22 février 2019
Dániel Dinyés, direction musicale
Lilla Horti, soprano
Attila Erdós, baryton
Amira & Mariam Abouzahra, violons
Orchestre Symphonique Alba Regia
Erkel, Hunyadi
Rossini, Il Barbiere di Siviglia (Attila Erdós) ; Guillaume Tell (Lilla Horti)
Donizetti, Il campanello ; Don Pasquale (Lilla Horti, Attila Erdós)
De Sarasate, Zigeunerweisen (Mariam Abouzahra)
Saint-Saëns, Introduction et rondo capriccioso (Amira Abouzahra)
Böhm, Perpetuum mobile (Amira & Mariam Abouzahra)
Liszt, Les Préludes
Un partenariat tissé avec Armel Opéra Festival a permis à l’Opéra d’Avignon d’accueillir depuis plusieurs années des œuvres et/ou des interprètes qui viennent d’être distingués par un concours international. Cette année la salle éphémère a offert sa scène aux lauréats du concours télévisé hongrois de jeunes talents «Virtuoses».
Si les curieux que nous sommes avaient été attirés, justement, par l’annonce d’un programme inédit, « hongrois », en revanche un public plus nombreux aurait sans doute apprécié le programme très « occidental » qui a finalement été proposé.
L’Orchestre symphonique Alba Regia, « l’une des meilleures formations musicales de Hongrie », fondé en 1913, est à ce titre l’un des plus anciens ; mené depuis 1999 par son directeur musical Béla Drahos, flûtiste et chef d’orchestre, il anime la vie culturelle de Székesfehérvar sa ville d’origine, mais rayonne aussi à Budapest et au-delà, avec un répertoire qui va du baroque à l’époque contemporaine, incluant oratorios et ballets. Vents et cordes ont mené dans le programme avignonnais un dialogue vigoureux, quoique parfois inégal, sous la baguette du maestro Dàniel Dinyès (un gaucher !).
Le duo lyrique – pièces vocales et morceaux instrumentaux alternent – fonctionne bien : joli timbre pour la soprano Lilla Horti, belle mobilité scénique pour le baryton Attila Erdos, qui campe notamment un Figaro désinvolte assez crédible. Et pour tous les deux une dose d’humour…
Mais le clou de la soirée est bien le duo de sœurs violonistes, qui jouent d’ailleurs toutes deux de mémoire, comme les grands.
On n’a pu qu’admirer l’aplomb, la vélocité, une réelle sensibilité, et un talent avéré pour ces mini-stars de 10 (Mariam) et 12 ans (Amira), qui saluent comme des pros le premier violon, et qui comme des pros donnent le départ au chef.
Le public craque littéralement quand les deux demoiselles s’offrent une saynète de comédie, se partageant in fine un même violon, Amira à l’archet, Mariam au contact avec l’instrument.
Ces demoiselles sont à suivre avec attention…
Une soirée fort sympathique, qui aurait mérité un public plus large (G.ad. Photos concert : G.ad.)