Dans cette page :
- Liberté !
- L’île de Tulipatan
- L’incroyable histoire des jouets
- Macbeth
- Madame est morte !
- Mauvaises filles
- Misérables
- Mozart Beethoven
Liberté ! Essaïon, 13h10, 1h05. Relâche le 24 juillet. Tel. 04 90 25 63 48
Et même liberté de ne pas tenir son programme !!! Mise en scène William Mesguich
Gauthier Fourcade est un magicien des mots, il joue avec, s’en amuse et nous en régale, un peu à la manière d’un Raymond Devos, mais un Raymond Devos philosophe qui nous invite à réfléchir avec lui sur des sujets aussi divers que les religions, les multinationales, les hommes politiques qui ne tiennent pas leur parole, les rencontres en train, l’amour, la circulation (avec des voitures dont le volant ne peut tourner qu’à droite)…
Ne vous fiez pas au titre, il nous en avertit dès le début du spectacle, comme il est libre, il peut faire le choix de ne pas parler de Liberté justement et préférer parler de Rome ! De choix, il sera beaucoup question tout au long de ce spectacle, puisque cet homme est malade de ne pas réussir à choisir. Mais de cette incapacité, il fera finalement une force, il va alors revendiquer cette liberté de ne pas choisir, parce que c’est elle qui, selon lui, permet en fait de créer.
La scénographie créée par William Mesguich apporte de la poésie à ce clown philosophe, et lui permet de jouer avec des panneaux et des marionnettes comme il joue avec des concepts philosophiques, tout en nous emportant dans un univers bien à lui, qui peut sembler un peu fou.
Tout au long de ce spectacle, on rit, beaucoup, on s’amuse, on se surprend à attendre et à chercher les jeux de mots et autres calembours. Et en même temps que l’on rit, on réfléchit à ce monde dans lequel nous vivons et à la manière dont nous pouvons le changer. Voilà la belle réussite de ce spectacle ! (S.T.)
L’Incroyable histoire des jouets. Paradise République. 12h20, 50 min. Relâche le 16. Tél. 09 72 65 96 88
De 4 à 99 ans
Un soir, passé le douzième coup de minuit, dans l’arrière-boutique d’un magasin de jouet, Choukette, une poupée de chiffons, et Arlequin, une marionnette en porcelaine, prennent vie en simultané. Après une première rencontre rocambolesque, ils feront ensemble la connaissance de Nounours, une grande peluche désormais, elle aussi, dotée de parole, de logique et de sentiments. Pour rester définitivement en vie, et pouvoir ainsi découvrir monde des humains, ils vont devoir, avant le lever du jour, percer le mystère du « baiser du jouet ».
Ça chante, ça danse, c’est rigolo, interactif, facile d’accès pour petits, mais proposant aussi quelques petites remarques intéressantes pour les plus grands. L’Incroyable histoire des jouets, propose un petit côté « n’importe quoi » qui au lieu de se perdre dans l’absurdité, finit par donner une très belle pièce, avec un fil rouge clair, qui encourage le travail en équipe, la persévérance, l’empathie et le respect mutuel, malgré les différences.
Une pièce, comme l’indique son tract, vraiment de 4 à 99 ans. (C.L.)
Macbeth. Gémeaux, 17h50, 1h50. Théâtre. Tél. 09 87 78 05 58
Une réussite
Vous voulez multiplier votre plaisir ? Eh bien, additionnez les William (voir dans nos pages « Le phénomène William« ) !
En l’occurrence, il s’agit de Shakespeare et de Mesguich. Mais, ils ne sont pas les seuls à contribuer à la réussite de ce beau spectacle, et à nous procurer grand plaisir. L’adaptation du texte et la mise en scène sont d’Anthony Magnier, qui conserve l’essence du maître, tout en donnant à la pièce un rythme et un aspect très actuels.
Les spectateurs sont accueillis par une superbe vamp, Sandrine Moaligou, jouant la sorcière. Le rôle et l’interprète donnent de la légèreté, voire du comique à cette pièce qui ne l’est pas. Sur le plateau, nous trouvons aussi le musicien et bruiteur Axel Hache, qui sonorise le spectacle avec maestria. Le jeu de William Mesguich, Nathalie Lucas, Julien Renon et Victorien Robert est très juste dans ce drame. Par leur voix et leur gestuelle, ils sont profonds dans chaque tableau. Les costumes de Mélisande de Serres sont très esthétiques. Ils confèrent beaucoup de classe à cette pièce. Le camaïeu de rouge omniprésent renvoie évidemment à son thème sanglant.
Pour les décors, Stefeno Percco se serait-il moqué du public, avec son seul immense rideau, façon cotte de maille, qui isole le fond du plateau ? Pourtant, quelle importance revêt cet accessoire ! C’est une riche idée, magnifiquement exploitée avec les lumières de Laurent Taffoureau. Il n’est pas vain de dire qu’ils participent grandement à l’ambiance à la fois moderne et respectueuse pour Shakespeare.
Macbeth au Théâtre des Gémeaux : la qualité esthétique du In avec le dynamisme du Off : un véritable coup de cœur ! (N.A.)
Madame est morte ! Théâtre des Corps Saints, 11h40, Tél. 04 90 16 07 50. Comédie historique
Du Michel Heim pur jus, entre histoire et détournement, entre versification et langue décomplexée
Oh, les beaux costumes et tissus ! Ah, le grand siècle ! Waouh, un texte en vers ! Nous voilà en présence du Roi Soleil interprété par l’élégant Thierry Lemoine, de son frère, le très (trop ?) maniéré Rudolf Pignon, et de sa cousine, la très juste Chantal Giraudin.
Le point de départ est la maladie de l’épouse de Philippe d’Orléans et de la nécessité de le remarier, tout comme la Grande Mademoiselle. Mais est-ce bien là une comédie ? On verra très vite que oui, car l’on se rapproche du vaudeville par le rythme de la mise en scène.
Et pour que les rimes soient les plus riches possible, Michel Heim n’hésite pas à utiliser des mots très actuels, voire grivois, sans vulgarité néanmoins. Alors, on rit sans retenue.
Les plus fins reconnaîtront des ajouts provenant de chansons déjà anciennes ou plus récentes. Un sourire de plus, le costume de Louis XIV avec ce soleil très « Versace » des 90’s ! Précisons que les faits sont historiques, ce qui donne même un petit intérêt pédagogique.
N’hésitez pas à vous détendre en famille ou entre amis en allant voir ce spectacle culturel et amusant. Pensez aussi à réserver, car ça démarre en fanfare… de Lully, sans doute ! (N.A.)
Mauvaises filles. Théâtre Actuel, 15h30, 1h25. Relâche le 24/07. Tel. 04 90 82 04 02 ou 07 85 24 16 20
« Mauvaises » filles, filles de partout et toujours…
Ce n’est pas seulement une pièce historique, sur les Couvents de la Madeleine et le sort tragique réservé aux « filles perdues », aux « mauvaises filles », dans cette Irlande du XXème siècle pas si lointaine, qu’a écrite Aurélie Bargème. C’est une véritable réflexion sur les droits des femmes et un hymne magnifique à la liberté, liberté de choix, liberté d’assumer sa vie.
L’écriture de cette pièce est d’une grande qualité, tout comme sa mise en scène ; nous suivons deux destins de femmes qui s’entrecroisent, deux époques différentes et pourtant si proches parfois, deux histoires de femmes réunies par le biais d’une lettre qui s’est échouée à la Poste où travaille Maud et qui va la faire se lancer, avec son amie Vava, dans une enquête qui lui permettra de se connaître, de se découvrir vraiment et de s’assumer.
La mise en scène est ciselée et les jeux avec les décors, les rideaux, les projections nous permettent de passer d’une époque à l’autre, en les distinguant tout en les rapprochant, comme si elles se faisaient écho. Les acteurs passent d’un rôle à l’autre et nous offrent une prestation scénique magnifique. Le tout est rythmé par de touchants mélodies de chants en gaélique.
Ces filles nous parlent et nous ressemblent. Impossible de ne pas se reconnaître dans l’une ou l’autre des situations présentées et c’est ce qui fait la force de cette pièce car elle nous renvoie à nous-mêmes. Malgré ce sujet ô combien douloureux (le sort cruel qu’ont vécu ces filles et leurs enfants dans ces couvents où elles étaient envoyées de force et brutalisées), des moments plus légers existent qui permettent une respiration et nous montrent la vie sous tous ses aspects, tout simplement.
Une pièce touchante et pleine de vie, une performance tant dans l’écriture que la mise en scène et le jeu des acteurs. Un bijou rempli d’amour et de liberté, un hommage rendu à toutes les femmes, à découvrir vraiment. (S.T. Photo Fabienne Rappeneau)
Misérables, Espace Roseau Teinturiers, 17h20, 1h05. Relâche les mercredis. Tél. 06 29 34 07 99. Mise en scène William Mesguich. Vu en 2018. Voir aussi « Le phénomène William« .
Mozart-Beethoven : Le dialogue imaginaire. Grand pavois, 12h, 1h20. Relâche les mercredis. Tél. 06 65 61 11 74. Théâtre
Rencontre au musée Grévin (?), pour tout public
L’affiche est attractive, surtout quand on est fidèle de Classiqueenprovence ! Alain Aubert, l’auteur, a voulu partager ses recherches sur les compositeurs de cette fin de XVIIIe siècle. Il a eu la lumineuse idée de créer un dialogue entre deux figures de cire qui s’animeraient dans un musée vide… hormis la présence d’un écrivain : l’auteur ?
Dans la mise en scène de Maryan Liver, la référence cinématographique nous fera esquisser un sourire, tout comme les références du texte à Milos Forman. Cependant, si le parti pris du réalisateur est historiquement discutable, celui de l’auteur se base sur des écrits réels.
Ronan Ducolomb et Grégoire Aubert traduisent vraiment bien le caractère des deux compositeurs. Leur jeu et leur voix sont adaptés à chacun des monstres sacrés. Les pauvres, ils sont dans de beaux costumes. Heureusement, la climatisation du grand Pavois est confortablement efficace…! On se sent transporté à Bonn, Salzburg, Wien et même Esterhaza.
Pour souligner leur propos, Benjamin Civil a sélectionné des extraits musicaux très représentatifs et crée aussi une ambiance lumineuse. A mon goût, la puissance des deux pourrait être intensifiée pour un meilleur profit.
Sans que cela en soit le but premier, ce spectacle a aussi de réelles qualités pédagogiques : parents, grands-parents, amenez-y vos jeunes ! (N.A. Photo StudiovU)
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