Mikaël Chirinian incarne le sauveur des reliques
C’est l’un des films-événements de ce début de printemps 2022. Sorti le 16 mars, le film a totalisé 400.000 entrées la première semaine (chiffres que nous a directement donnés Pathé-production). Nous connaissons depuis des années Mikaël Chirinian, talentueux à la scène, généreux à la ville.
-Mikaël, comment vous êtes-vous retrouvé dans cette production ?
-Par un casting, comme cela se passe le plus généralement : un directeur de casting nous appelle et nous met en relation. Je savais que c’était pour le film sur Notre-Dame, mais j’ignorais complètement pour quel rôle. J’étais très impressionné, et très fier, de rencontrer Jean-Jacques Annaud ; lui savait très bien ce qu’il voulait, ça a été une belle rencontre humaine.
-Quand avez-vous su quel serait votre rôle, celui du régisseur qui sauve la couronne d’épines ?
–Quelque temps après. Le temps a passé vite, et en même temps la situation sanitaire a perturbé beaucoup de choses ; nous avons tourné entre mars et juin.
-Avez-vous rencontré celui que vous incarnez, le « vrai » régisseur, Laurent Prades ?
-Non, je n’ai eu aucun contact avec lui. Il reste très traumatisé, et ne veut pas témoigner (NDLR : ou du moins ne veut plus témoigner, car il s’est déjà exprimé ; voir aussi, sur l’incendie, par exemple).
-Vous admiriez déjà beaucoup Jean-Jacques Annaud avant de travailler avec lui. Quel directeur d’acteurs est-il ?
-Il a une manière de travailler hyperintéressante. Nous, nous ne connaissons que notre propre parcours, notre feuille de script du jour, et nous découvrons en temps réel tout le reste. Nous sommes donc mis en condition comme en réel. C’est un très grand directeur ; tout est tellement travaillé chez lui, tellement écrit, jusqu’aux plus petites intentions de regard, que l’on est porté, totalement imprégné, immergé.
-Quel est le souvenir le plus marquant de ce tournage ?
-Tout. C’est un énorme défi ! On est projeté dans l’histoire comme les protagonistes l’ont été dans la réalité. Tout dans le film est en réel, rien en 3D. Notre-Dame en flammes a été reconstituée en morceaux à l’échelle 1, en studio, et dans des morceaux de cathédrales, comme Sens ou Amiens avant l’incendie. Mais le feu est réel. Quand nous sommes dans la cathédrale, nous sommes dans le feu, avec de vraies flammes. C’est un rêve pour un acteur, cela permet de retranscrire vraiment la sidération. Les protagonistes n’ont fait que leur devoir, leur mission, avec humilité, mais ils sont devenus des héros malgré eux. Mais c’est un film économe en dialogues, tout en action, dans l’urgence de la situation. Et avec de l’humour : la réalité est folle, les enchaînements sont rocambolesques… Un film saisissant et lumineux.
-Vous rappelez-vous où vous étiez le 15 avril 2019 à 19h ?
-Bien sûr. Je buvais un verre avec une amie sur les hauteurs de Paris. J’ai reçu un premier texto, comme tout le monde. On était tous sur nos téléphones, on a levé les yeux, on a vu un gros nuage de fumée, incroyable. C’était fou, et on n’avait aucune information.
-Avez-vous un rapport particulier avec Notre-Dame ?
-Quand on vit à Paris on y passe tous les jours devant, c’est un monument emblématique et familier, qui fait partie du quotidien.
-Après Notre-Dame brûle, vous avez sans doute d’autres projets ?
–J’ai un autre film qui va sortir le 20 avril, Le monde d’après, un super-film aussi, très sincère, sur l’amour : comment se construire dans la précarité.
-Né et élevé à Avignon, vous avez un rapport particulier avec le Festival ; y jouerez-vous encore cette année ?
–Bien sûr. Avec une pièce que j’ai co-adaptée, co-mise en scène, et que je joue, Changer l’eau des fleurs. Au théâtre Chêne Noir où j’ai suivi des ateliers étant ado, mais où je n’étais jamais revenu pour jouer : j’en suis très heureux ! »
Propos recueillis par G.ad.
Mikaël Chirinian, né en 1975, est le fils de Michel Chirinian, adjoint délégué aux quartiers pendant les mandats (1995-2014) de Marie-José Roig à la mairie d’Avignon, et de Babette, commerçante….
Etudes primaires et secondaires à Avignon. Ateliers de théâtre au Chêne Noir.
Il mène à 100km/h une triple carrière, à la télévision, au théâtre, au cinéma, triplement plébiscité. En une vingtaine d’années, il compte autant de productions théâtrales (nomination Molière 2014 pour La Liste de mes envies), un peu plus au cinéma, presque autant à la télévision – dont La Prophétie d’Avignon, et des séries très populaires, un Alex Hugo récent (épisode « Mauvais sang ») -, un peu moins de la moitié comme metteur en scène ; il participe également de nombreux projets, comme co-metteur en scène, co-adaptateur…
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