Peut-on tout photographier et tout poster sur les réseaux ?
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La Chapelle des Italiens, 10h00, durée : 1h15. Du 4 au 21 juillet, jours pairs, relâche le 16 juillet. Réservations au 09 52 42 66 72 ou 06 14 59 24 69
Pourquoi cette pièce ? Parce que les réseaux sociaux ont envahi nos vies, parce que les gens passent leur temps à faire des selfies. Mais est-ce anodin et acceptable de faire des selfies n’importe où ? C’est justement la grande question que pose cette pièce. Est-il légitime de se prendre en photo tout sourire devant les baraques de Birkenau et de poster ensuite sur les réseaux ? Cette photographie a réellement été faite et a déchaîné une immense violence, allant jusqu’à des incitations au suicide. Et c’est aussi cette violence qu’interroge la pièce.
La mise en scène de Marie Gaultier est centrée sur les téléphones, tous les personnages de la pièce les ont constamment avec eux. Une importance particulière est donnée aux avatars que chacun prend sur les réseaux puisque chaque jeune, ayant chacun sa couleur, s’identifie, avant de répondre ou liker, par une tonalité et un geste liés à cet avatar. Cela sonne et résonne souvent, très souvent, peut-être trop souvent, cela perturbe et finit par déranger, mais c’est sans doute voulu. Cela sonne même dans la salle, moment très dérangeant où chacun s’interroge : est-ce voulu ?
Le rythme de la pièce est très bien pensé et permet vraiment à chacun de construire sa réflexion. On alterne les moments où tout s’enchaîne à une vitesse folle, souvent les moments où les portables sont en action, avec d’autres plus calmes, posés, mettant en valeur en particulier la visite du camp, le devoir de mémoire, les jeunes sont comme ahuris et donc au ralenti à cause de l’horreur à laquelle ils sont confrontés.
Les comédiens de la compagnie Piment langue d’oiseau rendent de manière très pertinente ces jeunes, leur joie de vivre, leur insouciance, mais montrent aussi à quel point ils sont touchés par le camp ou par ce qui arrive à leur amie.
Une pièce nécessaire pour nourrir la réflexion de chacun.
Nous avons vu aussi une autre interprétation de cette pièce à La Factory-Théâtre de l’Oulle
Sandrine. Photo Romain Mulochau
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