Martin Romberg est un compositeur norvégien, né en 1978, et installé dans le sud de la France depuis 12 ans. Il travaille surtout dans le domaine symphonique, ce qui semble être sa vocation. Il est l’un des plus actifs compositeurs de musique orchestrale de sa génération en Scandinavie. Il est notamment connu pour ses œuvres pour chœur et orchestre inspirées par J.R.R Tolkien et la littérature fantastique.
Nous l’avons rencontré le 11 octobre 2019 à l’Opéra Confluence d’Avignon en amont d’un concert donné par l’Orchestre Régional Avignon-Provence sous la direction de Samuel Jean « Le tréfonds de l’âme russe », qui s’ouvrait, précisément, sur Quendi de Martin Rombert.
D.B. Comment vous définiriez-vous en tant que compositeur?
M.R. J’ai essayé de me tourner vers la musique de chambre mais il semble que le destin me tire toujours vers l’orchestre ! J’ai un langage musical qui correspond bien au tempérament du sud, j’y trouve beaucoup d’émotion, d’intuition. Il y a une belle résonance dans le sud de la France, donc la plupart de mes créations se font avec des orchestres comme ceux d’Avignon, Nice, Montpellier, Pau…
D.B. Quelles sont vos précédentes compositions?
M.R. J’ai travaillé sur divers projets symphoniques. Quendi a été créé il y a 10 ans, sur la commande de René Köring, à Montpellier. C’était mon premier concert en France, du coup j’ai réfléchi à ce concert 10 ans après. L’histoire à l’intérieur de cette œuvre, c’est l’histoire d’une naissance, la naissance des Elfes dans la mythologie de Tolkien et quelque part, c’est aussi ma propre naissance en tant que compositeur ; il y a une double naissance dans cette œuvre, ce qui est assez intéressant. J’ai vu cette double corrélation 10 ans après, parfois il faut du recul pour comprendre ce qui se passe !
D.B. Et vos projets?
M.R. Actuellement j’écris une symphonie, Symphonie of Saints. Il s’agit d’une commande de deux orchestres anglais : Scarborough Symphony Orchestra et Misbourne Symphony Orchestra (à côté de Londres) ; ce sont de bons orchestres semi-professionnels. Le sujet tourne autour de trois saints celtiques de la première période naissante du christianisme en Angleterre (Vème-VIème siècle). La transition entre la culture celte et les premiers chrétiens dans cet espace se passait bien, contrairement aux autres pays (France, Allemagne, et pays nordiques) où elle fut violente. C’est un sujet qui est extrêmement intéressant. En plus, un saint, qu’est ce que c’est ? C’est quelqu’un qui a vu quelque chose de mystérieux, qui a une expérience mystique. Cette expérience mystique peut être reliée à la musique, parce que la musique est quelque chose d’inexplicable. On peut écrire un doctorat sur la musique sans savoir vraiment ce que c’est. C’est un langage qui exprime quelque chose mais on ne sait pas vraiment ce que cela exprime. Donc ça peut ressembler à une expérience mystique. Je vais essayer de lier musique et mysticisme dans ma symphonie, c’est mon projet pour l’année prochaine. (Entretien et photo D.B.)
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