Symphonistes deviennent chambristes
Formations chambristes de l’Orchestre Régional Avignon-Provence (6 au 10 novembre 2018). Musée Calvet (10 novembre 2018).
Piano, Samuel Jean ; hautbois, Frédérique Costantini ; flûte, Yaeram Park ; clarinette, François Slusznis ; basson : Arnaud Coic ; cor, Thomas Breuque
Francis Poulenc, Sextuor pour piano et quintette à vent. Camille Saint-Saëns, Sonate pour clarinette et piano op.167 ; Introduction et rondo capriccioso (version pour flûte) ; Tarentelle pour flûte, clarinette et piano op.6
Ce samedi soir se sont terminés les 15 concerts gratuits offerts du 6 au 10 novembre par l’Orchestre Régional Avignon-Provence en divers lieux de la ville, intra et extra-muros (bibliothèques, musées, banque, écoles, hôtels…). Excellente initiative, pour la deuxième année, me semble-t-il : le public dans les lieux qui lui sont proches, et les musiciens en formations chambristes, se sont rencontrés autour de programmes courts, d’une heure environ, au cœur de la cité et à diverses heures de la journée, au milieu des activités quotidiennes. Il n’est pas certain que cela suscite de nouveaux publics, sauf peut-être des jeunes rencontrés en bibliothèque, du moins les formations de chambre mettent-elles en valeur les talents propres de musiciens – chefs de pupitre ou tuttistes – qu’on entend rarement avec une telle acuité.
Si l’affluence a varié suivant les jours, les heures et les lieux, le concert Poulenc/Saint-Saëns ce samedi à 17h au musée Calvet, l’avant-dernier de la série, a dû refuser du monde. La date – veille du 100e anniversaire de l’Armistice de 1918 – a incité François Slusznis à le placer sous le symbole de la paix…
Dans le cadre, à la fois feutré et impressionnant de la grande galerie Vernet du musée Calvet, entre nudités alanguies et scènes de genre, le sextuor de piano/vents a permis de découvrir la toute jeune recrue de l’orchestre, Yaeram Park une flûtiste de 21 printemps… et de grand talent ; aux côtés d’un corniste point très ancien également, Thomas Breuque, fils de Didier Breuque, clarinette. On a pu apprécier également Frédérique Costantini (hautbois), François Slusznis (clarinette), Arnaud Coic (basson), rarement aussi exposés ; ainsi que Samuel Jean, plus fréquent au pupitre qu’au clavier, et qui a déroulé un jeu sensible et nuancé, épousant l’univers propre de chaque pièce.
Pendant les jours précédents, on avait pu entendre un quatuor cuivres et percussions (trompette Alain Longearet, trombone Didier Comte, percussions Hervé Catil et Rachel Faucon, respectivement vibration et marimba), dans des arrangements sur des thèmes populaires, mais aussi la création d’une pièce d’Éric Breton, spécialement écrite pour cette formation. Puis un duo de cordes (violon Anne-Flore Krumeich, et alto Louise Mercier), ensuite un septuor de cordes (violons Sylvie Bonnay, Corinne Puel, Nathalie Caulier, Marc Aidainian ; alto Cécile de Rocca-Serra ; violoncelle Etienne Beauny ; contrebasse Eric Chalan) dans un voyage musical allant de la musique baroque au romantisme ; ainsi que la formation plus classique du quatuor à cordes (Cordelia Palm violon super solo, Sophie Saint-Blancat violon, Fabrice Durand alto, Emmanuel Lécureuil violoncelle, ceux-là même qui constituent les Solistes d’Avignon qu’on aura l’occasion de revoir bientôt. Et un programme original pour les scolaires autour des Fables de La Fontaine, avec un quintette mixte (composition Eric Breton, violons Natalia Madera et Juliette Nougué, alto Laurence Vergez, basson Pascal Chabaud, cor Gaëlle Claudin) et la participation des élèves de l’école Domaine du Possible, préparés par Mathilde Monteaux, la direction étant assurée par Mathilde Monteaux & Eric Breton (G.ad. Photo orchestre: Cédric Delestrade-ACM/studios. Photos concert : G.ad.)
Prochain concert symphonique de l’Orap, avec le pianiste solo Bruno-Leonardo Gelber, vendredi 16 novembre, 20h30, opéra Confluence, pour un programme 100% Beethoven (navette pour l’aller et le retour).