Danse et rire au GTP avec les Ballets Trockadero de Monte Carlo
Mardi 25 mars 2025, Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence
Les Ballets Trockadero de Monte Carlo : le Best of des 50 ans !
Avec les danseurs des Ballets Trockadero de Monte Carlo (New York)
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Pas spécialement de Trocadéro, ni non plus de Monte-Carlo pour cette troupe de danse américaine, créée à New York en 1974 et qui propose, en tournée mondiale depuis l’année dernière, son spectacle « Best of des 50 ans ». En clin d’œil aux Ballets de Monte-Carlo, la compagnie communément appelée les « Trocks » est composée uniquement d’hommes qui interprètent les ballets les plus classiques, rôles masculins et féminins bien évidemment. L’humour, présent tout au long du spectacle, a fait la notoriété de ces représentations. Mais il faut préciser qu’avant l’humour, c’est bien de danse dont il est question ce soir.
Dans le deuxième acte du Lac des cygnes de Tchaïkovski, donné en première partie, on apprécie d’abord la performance artistique, tout autant que sportive. Comme pour l’entrée des huit cygnes, arrivant chacun son tour sur pointes dans une élégante chorégraphie. Bien sûr, l’un d’eux tombe, ou se trompe de groupe plus tard, mais l’humour reste bien dosé, en évitant la grosse et permanente rigolade. On sourit et rit de bon cœur, parfois même aux rires à gorge déployée de certains spectateurs voisins ! Certains gestes, attitudes ou expressions des visages participent au caractère parodique des prestations, comme ces frénétiques battements d’ailes, ou encore certains mouvements de natation. Et les séquences sans gags, parfois assez longues, forment aussi de beaux moments, en voyant ces messieurs qui peuvent danser véritablement avec la délicatesse de danseuses.
Après l’entracte, Le Grand Pas de Quatre du compositeur Cesare Pugni se veut un passage très classique, sur fond de toile peinte de théâtre à l’italienne. Les danseurs portent des robes rose vaporeuses et arborent des faux-cils d’une longueur démesurée, tandis que la chorégraphie alterne entre académisme et quelques attitudes du quotidien, celles-ci plus prosaïques et qui amusent. A quatre, puis en solos individuels, les danseurs enchaînent pointes, entrechats et portés, en mettant là encore le sourire aux lèvres du public.
Pour La Mort du Cygne de Saint-Saëns, le projecteur met un petit moment à trouver le soliste, balayant son faisceau lumineux de part et d’autre du plateau tout noir et faisant ainsi pouffer l’auditoire. Puis le danseur traverse la scène en perdant des plumes qui tombent de son tutu, au fur et à mesure de son avancée. Une image poétique, avant de mourir, d’abord comme atteint par une attaque cardiaque, puis s’écroulant rapidement au sol. Les saluts font aussi partie du spectacle, quand l’artiste les demande et les redemande…
Après un court précipité pour changer la toile de fond en un paysage nocturne de temple grec sous la pleine lune, La nuit de Walpurgis de Charles Gounod, musique de ballet extraite de Faust et rarement jouée lors de la représentation de l’opéra, met à nouveau en scène les treize danseurs de la compagnie. Pas de sorcières pour cette Nuit de Walpurgis, les hommes sont ici des faunes et les femmes portent des couronnes de feuillages, tandis qu’on pense reconnaître Bacchus à sa toge rouge et aux grappes de raisins sur la tête. Là encore, la danse prend d’abord ses droits, dans des gestes amples et l’utilisation de la vaste surface du Grand Théâtre de Provence.
Un court bis est donné à l’issue du programme, qui contraste fortement avec les chorégraphies précédentes : une danse irlandaise en ligne à l’avant-scène, pendant que de la fumée est projetée à partir des côtés. Ambiance et bonne humeur garanties !
F.J. & I.F. Photos I.F.
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