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Les Rencontres de la photographie d’Arles sont l’un des événements majeurs parmi les rendez-vous internationaux de l’été, et la 55e édition en a été annoncée in situ jeudi 21 mars, et à Paris le lendemain. À Arles, le maire Patrick de Carolis, et les autres représentants institutionnels, de l’Etat, de la Région et du Département, en présence de Françoise Nyssen, ont salué 2023 comme « le plus grand cru » avec ses presque 150.000 visiteurs ; l’événement irrigue un large territoire « de Nîmes à Moulins », et bien au-delà, et porte une responsabilité sociale et sociétale (mobilité, emploi, inclusion…) tout autant qu’artistique. Et l’édition s’annonce d’importance, comme l’ont souligné Christoph Wiesner et Aurélie de Lanlay, directeur et directrice adjointe.
Dans cette « ville où s’écrit la lumière » (Patrick de Carolis), on est peut-être plus sensible qu’ailleurs aux jeux d’ombres, de formes et de couleurs. Et le rôle du festival est peut-être de « changer notre réflexe Smartphone – pour un instantané irréfléchi qu’on oubliera aussi vite – en véritable regard artistique – qui s’imprimera dans le temps – « . Et d’apprendre – notamment pour les jeunes générations – le regard critique sur cet art qui a ses propres codes.
Du 1er juillet au 29 septembre, de nombreux artistes, venus de divers continents, seront le ferment de cette édition intitulée « Sous la surface ». Sept grands axes, déclinés en plus de 30 expositions, structureront le programme principal, foisonnant, car les Rencontres se veulent à la fois mémoire et découverte, et soutien à la création émergente. Et ses itinéraires sont aussi divers que : le documentaire, l’épopée, l’humour, l’intime, les graffiti, les levers de soleil sur l’océan, le sport, les pêcheuses japonaises, la rue, ou les sandwiches du wagon-bar !
« Remous » feront ainsi « saisir les pulsations du monde », avec notamment la première rétrospective mondiale de Mary Ellen Mark.
« Esprits » souffleront « à la surface du réel », surtout à travers le tsunami du « 11/03/11 » – la date donne son titre à l’un des volets -.
« Traces » garderont les « mémoires de la lumière ».
« En parallèle » mènera le public « vers de nouvelles formes et de nouveaux récits », entre autres ceux des photographes japonaises de 1950 à nos jours.
« Relectures » proposeront de « revisiter la photographie », avec des images de sports et compétitions.
Avec « Émergences », il s’agira de « défricher et chercher les talents de demain », grâce au Prix Découverte.
« Arles Books » ouvriront « le livre de photographie dans tous ses états ».
Mais les Rencontres distribuent aussi des prix prestigieux et des bourses, qui sont autant de jalons et d’encouragements dans une carrière. Elles ont également mis en place de formidables dispositifs de médiation, avec divers supports, à destination des jeunes (10.000 élèves de toute la France pour « Une Rentrée en images », dont ce sera la 19e édition), des publics dits éloignés, des séniors et d’autres ; et des visites, des stages, des ateliers…
Du 1er juillet au 29 septembre, avec le moment fort que représentera la 1e semaine, l’été sera lumineux à Arles et bien au-delà.
LES LIEUX
Dans la ville d’Arles : museon Arlaten, musée départemental de l’Arles antique, musée Reattu (avec Jean-Claude Gautrand, l’un des pionniers), musée de la Camargue ; abbaye de Montmajour, archives départementales, chapelle de la Charité, chapelle Saint-Martin du Méjan, cloître Saint-Trophime, cryptoportiques, Croisière, école nationale supérieure de la photographie, église des Frères Prêcheurs, église Saint-Blaise, église Sainte-Anne, église des Trinitaires, espace Van Gogh, espace Monoprix, Fondation Manuel Rivera-Ortiz, Ground control, jardin d’été, Maison des peintres, Mécanique générale, palais de l’Archevêché, parc des ateliers La Tour, salle Henri-Comte, the VII Fondation, Vague.
Mais les Rencontres rayonneront aussi dans « le Grand Sud », les villes et départements voisins ou plus lointains, Bouches-du-Rhône (Marseille – Mucem, musée Cantini -, Saint-Rémy-de-Provence), Gard (Nîmes) Var (La Celle), Alpes Maritimes (Mougins).
LA PETITE HISTOIRE DE L’AFFICHE
« Cristina de Middel signe l’affiche du festival avec un portrait où la magie a opéré au détour d’une rencontre matinale » (Christoph Wiesner). A la frontière entre Mexique et Etats-Unis, la photographe – née à Alicante, installée au Brésil – est tombée en arrêt devant cette scène d’une femme entrant doucement dans les eaux sulfurées d’un lac. Elle veut l’immortaliser, son appareil s’éteint. Le compagnon de la femme est là ; la conversation s’engage. Et l’appareil se rallume. Un clin d’œil du destin ?
LA PETITE HISTOIRE DU TITRE
« Sous la surface » est emprunté à la photographe japonaise Ishiuchi Miyako, lauréate du prix Women in motion 2024, doyenne des Rencontres (née en 1947) : « Prendre une photographie, c’est mesurer la distance qui nous éloigne du sujet et rendre visibles les choses invisibles qui reposent sous la surface », suggérant ainsi plusieurs niveaux de lecture.
Cette 55e édition se prêtera tout particulièrement à ces lectures multiples.
G.ad.
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