Pôle Culturel Jean Ferrat, Sauveterre (30), mercredi 11 Mars & vendredi 13 mars, 20h30. Durée 1h20. www.operagrandavignon.fr,
Mise en scène, Yves Coudray. Décors, Nicolas Delas. Costumes, Michel Ronvaux. Lumières, Gwennoline Ledain
Le singe d’une nuit d’été. Opérette en un acte de Gaston Serpette (1846–1904). Livret d’Édouard Noël (1848–1926). Création : Paris, Bouffes-Parisiens, 1er septembre 1886. Durée environ 20 min
Atala, Clara Leloup ou Amélie Tati. Babylas, Mathieu Justine
Pomme d’Api. Opérette en un acte de Jacques Offenbach (1819–1880). Livret de Ludovic Halévy (1834–1908) et William Busnach (1832–1907). Création : Paris, Théâtre de la Renaissance, 4 septembre 1873. Durée environ 50 min
Catherine, Clara Leloup ou Amélie Tati. Rabastens, Antoine Philippot. Gustave, Pierre-Emmanuel Roubet
Une initiative de la Région Sud. Nouvelle production. En coproduction avec La Régie culturelle régionale, l’Opéra-Toulon Provence Méditerranée (16 novembre 2019), l’Opéra Nice-Côte d’Azur (16 mai 2020) et l’Opéra de Marseille (Odéon, 3-5 octobre 2019)
Deux pièces brèves qui jouent sur les divers registres du lyrique léger. Signées respectivement Offenbach et Gaston Serpette, toutes deux créées au théâtre des Bouffes-Parisiens, elles conservent la verte allégresse de leur création.
« J’en prendrai un, et deux, et trois… » chante Pomme d’Api, comptant ses futurs amants, pointant le doigt vers le public.
Elle aurait pu, ce soir, compter ainsi… les spectateurs !
Premiers effets du coronavirus, ou conséquence du changement tardif de lieu, ou programmation pléthorique (presque un spectacle par jour en ce moment pour l’Opéra Grand Avignon, à l’exclusion des théâtres et autres structures) ? Nous n’étions que quelques dizaines dans la salle du pôle culturel de Sauveterre. Saluts rapides, pas de programme de salle…
Dans un cirque de poche, puis dans un petit salon bourgeois, les deux pièces de lyrique léger qui sont proposées ce soir et se rejoueront après-demain se succèdent à un rythme allègre, sous l’impulsion d’Hélène Blanic au piano.
Si la musique de Gaston Serpette paraît un peu « légère », on se régale davantage avec Offenbach, enchaîné dans la foulée – juste le temps de changer de décor, et de costume pour le ténor, polyvalent.
Déguisements, quiproquos, portes qui claquent, et fin heureuse bousculant joyeusement les conventions sociales, signent ces deux œuvres.
Dans le Singe d’une nuit d’été (1886), le clin d’œil du titre donne le ton de ce 15e opus dans un catalogue qui en compte le double. Complice d’Offenbach au théâtre des Bouffes-Parisiens créé par celui-ci, Gaston Serpette n’a peut-être pas marqué de son nom l’histoire du lyrique, mais ce Singe, annoncé comme proche de Labiche et de Chaplin (le Cirque), se laisse écouter sans déplaisir. Atala (Amélie Tati ), dompteuse et acrobate d’un cirque minuscule, abandonnée par son mari puis par son attraction vedette, engage… un singe bien singulier ! Les deux chanteurs ont la voix idéale pour leurs rôles, joliment acide pour la soprano, ferme pour le ténor (Mathieu Justine) ; mais c’est la performance d’acrobatie animale qui se révèle bluffante !
Pomme d’Api, rôle-titre, se fait engager incognito comme bonne à tout faire chez l’oncle de l’amant qui vient de la quitter… A côté de Mathieu Justine, ex-Babylas qui revient sous les traits de l’amant, on peut applaudir Antoine Philippot ou Gilen Goicoechea (?) dans le costume de l’oncle, et Clara Leloup (Pomme d’Api/Catherine), soprano que le baryton voudrait bien empêcher d’épouser le ténor, suivant le schéma bien connu… avec des airs qui vous accompagnent malicieusement, comme le fameux « trio des côtelettes ». La pièce n’a jamais vraiment quitté l’affiche depuis 1873, même si elle a connu quelques pics de notoriété, les récentes décennies en faisant partie…
Les personnages sont entraînés dans un joyeux désordre, qui ne les prive pas pour autant d’une confortable intelligibilité.
Mais, sans tomber dans la psychose ambiante, le cœur a du mal à se sentir à la fête…
Programme musical chargé ces jours-ci en Vaucluse. Demain et vendredi pour les scolaires, samedi pour le public, ce seront les Petites noces, d’après Mozart ; samedi aussi, danse avec Pitch, ainsi que duo violon-piano (Grégoire Girard-Philippe Hattat) dans un programme intéressant, de la musique populaire à la musique dite savante ; dimanche, orgue (Route des orgues en région), et baroque, avec les Leçons de ténèbres de Couperin, grâce aux Nouveaux caractères…
G.ad. Photos G.ad.
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