Un Corneille réjouissant
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Théâtre du Girasole, 11h45, durée : 1h35. Du 2 au 21 juillet, relâche les 8 et 15 juillet. Réservations au 04 90 82 74 42
Si Corneille est plus connu pour ses tragédies et sa tragi-comédie le Cid, il a aussi écrit de réjouissantes comédies dans sa jeunesse. Et c’est l’une d’elles que nous avons découverte avec un grand bonheur dans une mise en scène débordante d’énergie créée par Marion Biery. Son adaptation resserre l’intrigue sur Dorante, un menteur invétéré, prêt à tout pour séduire celle qu’il aime et échapper au mariage que son père a décidé pour lui. Il multiplie les mensonges, plus énormes les uns que les autres, il semble un temps d’ailleurs que cela puisse se retourner contre lui, mais avec son habileté et une dernière pirouette, il finira par se marier avec celle qu’il aime.
Le décor ingénieux, fait de panneaux de bois qui se déplacent, permet de transformer la scène et de recréer différents lieux. Des ouvertures forment comme des fenêtres où l’on voit parfois apparaître les visages des personnages, mais aussi le moment particulièrement comique du duel entre Dorante et Alcippe, le visage à une fenêtre, le bras à l’autre, donnant l’impression qu’ils ont des membres gigantesques. Les costumes très riches et beaux sont plus ceux du Directoire que de l’époque de Corneille, ce qui est étonnant mais pas déstabilisant. Les moments de chant peuvent surprendre, d’autant plus que les musiques nous sont contemporaines, mais ces parties chantées viennent rajouter encore au comique de la pièce.
Les comédiens sont débordants d’énergie et tous très talentueux. Alexandre Biery est un truculent Dorante, bonimenteur de génie, qui n’épargne personne. Son concurrent Alcippe, Brice Hillairet, nous fait rire et nous touche par sa candeur. Marion Lahmer et Mathilde Riey incarnent à la perfection des femmes pas aussi naïves qu’on pourrait le croire. Benjamin Boyer est un valet amusant, quant à Stéphane Biery, il est un père aimant et touchant.
Une comédie réjouissante qui fait résonner de manière moderne et résolument drôle les vers de cette ingénieuse comédie de Corneille.
Sandrine. Photo Pascal Gely
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