Soirée d’apothéose
Concert La Symphonie du Nouveau Monde. Chorégies 2022
Théâtre Antique d’Orange, le vendredi 5 août 2022
Direction musicale, Lionel Bringuier. Violoncelle, Edgar Moreau
Orchestre Philharmonique de Nice
Saint-Saëns, Concerto pour violoncelle n°1 en la mineur, Op. 33. Dvoràk, Symphonie n°9 en mi mineur, B. 178, dite « Du Nouveau Monde »
Avant de jouer la représentation de La Gioconda de Ponchielli samedi soir, l’Orchestre Philharmonique de Nice propose la veille un concert Saint-Saëns et Dvořák.
C’est d’abord en compagnie du soliste Edgar Moreau qu’est donné le Concerto pour violoncelle n°1 de Camille Saint-Saëns. D’emblée, le chef Lionel Bringuier établit un serein équilibre entre l’orchestre et l’instrument, chacune des deux parties pouvant s’exprimer et s’épanouir harmonieusement. On apprécie à nouveau, en ces jours de très grande sécheresse, l’acoustique exceptionnelle du lieu qui nous donne l’impression par moments d’être placé au plus près du violoncelle solo. Edgar Moreau fait chanter son instrument, véloce sur les passages d’agilité et encore plus impressionnant dans les moments les plus calmes, avec la juste dose de vibrato donnée par la main gauche.
Une fois le concerto achevé, le soliste accorde en bis une splendide sarabande de Bach, dans le silence recueilli du théâtre, ventilé alors par un agréable courant d’air.
Le vent se renforce cependant par moments, obligeant les musiciens à délaisser, pour de courts instants, le jeu de leur instrument pour gérer le maintien des partitions au moyen de multiples pinces à linge.
La Symphonie n°9 de Dvořák, dite « Du Nouveau Monde » et qui donne son titre à la soirée, est ensuite magnifiquement interprétée. Sous la baguette de Lionel Bringuier, l’Orchestre Philharmonique de Nice fait jeu égal avec les plus splendides phalanges, dans la variété de ses couleurs et des nuances, ainsi que la maîtrise technique, en particulier la cohésion globale et par pupitres. Les cordes d’une belle présence font admirer leur superbe soyeux, les cuivres sont impeccables – en particulier les cors, un instrument souvent capricieux… –, et les bois séduisants, comme lors des soli de flûte ou de cor anglais. Le deuxième mouvement en Largo est joué avec une appréciable délicatesse qui magnifie les mélodies, davantage de brillant et d’ampleur étant amené dans le Scherzo qui suit. Le dernier mouvement en Allegro con fuoco étincelle aussi avec grandeur et majesté par instants, mais jamais ostentatoire, pour progresser vers un final en apothéose.
F.J. Photos Philippe Gromelle
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