19 spectacles sont programmés, dont 7 musicaux, pour 21 levers de rideau, dans des genres divers. Mais la programmation demeure ouverte, au hasard des rencontres et des opportunités….
Après un 3e festival aux 75.000 spectateurs – plus encore que l’an dernier, et après une 1e saison réussie, la Scala Provence s’apprête à entamer sa 2e saison, dans la même perspective, élargie encore, que l’année dernière.
Le 5 octobre 2023, Frédéric Biessy entouré de son équipe a présenté sa saison devant plus de 500 personnes, avec une gourmandise assumée.
Il a tenu à la dédier – tout comme le 6e festival à la Scala Paris – à Jean-Paul Capitani, époux de Francoise Nyssen ministre de la culture (mai 2017 à octobre 2018) et présidente du conseil d’administration du festival d’Avignon, lui-même cofondateur et directeur des éditions Actes-Sud, disparu le 4 avril d’un stupide accident de vélo dans sa ville d’Arles : « C’est lui qui, sachant que je cherchais une salle en Provence, m’a fait découvrir ce lieu ».
Puis la séance – j’ai failli écrire « le spectacle » !- a commencé. Avec sa faconde qu’on croirait mimétique, le maître des lieux mène rondement une séance où le menu semble titiller les curiosités. Avec un art consommé de la scène, il annonce – plus probablement il feint – une panne de vidéo dans une « captatio benevolentiae » magistrale.
C’est la musique qui se taille la part du lion, grâce toujours à Rodolphe Bruneau-Boulmier, lui-même musicien, compositeur, producteur à France Musique depuis 2006. Si l’on ne retrouve pas les « grands concerts du week-end », 7 spectacles musicaux cette année devraient charmer les mélomanes.
Katia et Marielle Labèque, prévues en mai dernier, ouvriront la saison : à tout seigneur… nous les avons interviewées en amont de leur concert (jeudi 19 octobre 2023, 29h30, 1h15, salle 600 ; notre compte rendu et notre entretien). Un concert de jazz suivra très vite, le No(w) beauty du Quartet jazz (samedi 21 octobre, 20h, 1h30, 200). Le jazz cubain offrira ensuite ses rythmes ensoleillés grâce à Alfredo Rodrigues et ses Escales voyageuses (samedi 11 novembre, 20h30, 2h15, 600). L’Orchestre National Avignon-Provence, avec Vanessa Wagner au piano, proposera un conte musical écologique au joli nom, L’île des jamais trop tard (samedi 17 février, 16h, 40 min, 600). C’est toujours avec plaisir qu’on retrouve Henri Demarquette dans des programmes et configurations très diverses, ici en solo et dans les Suites pour violoncelle seul de Bach, les 1e, 2e et 6e selon le choix le plus fréquent (jeudi 11 avril, 19h30, 1h20). Violon et piano dialogueront autour de Beethoven, Brahms et Szymanowski, grâce à la Coréenne Bomsori et au Français Jean-Paul Gasparian, un fidèle du festival de La Roque-d’Anthéron (jeudi 16 mai, 19h30, 1h, 600). C’est un monument du répertoire qui terminera la programmation musicale… sauf rajout ultérieur : les fameux « Brandebourgeois » de Bach, avec Kenneth Weiss qui dirigera du clavecin l’Orchestre National Avignon-Provence, pour le 2e partenariat de l’année, en co-production également avec Musique Baroque en Avignon (vendredi 31 mai, 20h, 2h, 600). La saison se terminera sur de l’humour… sauf, encore, rajout ultérieur : Naïm/ Cauchy-Schwarz, presque en point d’interrogation pour cet ingénieur devenu humoriste te consacrant à son expérience de matheux, de « prépa » un spectacle savoureux (samedi 1er juin, 20h, 1h15, 600).
C’est également une palette très large de spectacles que proposera la Scala, et que Frédéric Biessy présente majoritairement comme de futures créations in loco, certaines venant néanmoins de Paris ; plusieurs se retrouveront au Festival 2024. Comme l’an dernier le calendrier est volontairement incomplet, laissant au hasard des rencontres et des opportunités la possibilité d’ajouter des surprises.
Un seule en scène poignant ouvrira la série théâtrale, L’odeur de la guerre avec Julie Duval (mardi 31 novembre, 19h30, 1h15) ; après un 1er festival encourageant, Frédéric Biessy prépare pour Julie Duval la salle 100, espérant néanmoins basculer en 200, et pour la saison et pour le festival 2024, en attendant, peut-être, la 600 pour le festival 2025. Circus Baobab, cirque social, revient avec sa nouvelle création collective, Yongoyeli (L’exciseuse, samedi 16 décembre, 20h ; dimanche 17 décembre, 16h, 1h, 600). Un large public familial appréciera Le petit prince, un seul en scène de Hoel Le Corre mis en scène par François Ha Van (jeudi 21 décembre, 19h30, 1h05, 600). Jos Houben, l’un des piliers de l’école Lecoq, viendra en début d’année avec L’art du rire (vendredi 19 janvier 2024. 20h, 1h, 200). Dive sera un spectacle d’Édouard Hue pour 7 danseurs, une création (mardi 30 janvier, 19h30, 1h, 600). Place à l’humour délicat avec François Morel, dans son J’ai des doutes, que nous avions vu l’an dernier à l’auditorium départemental au Thor, après avoir interviewé l’humoriste (samedi 10 février, 20h. 1h, 600). La grande salle accueillera au printemps un succès du festival 2023, Moulla Magic, de la magie numérique (vendredi 22 mars, 20h, durée 1h, 600). Les férus de théâtre se régaleront ensuite, avec l’Antigone de Sophocle (jeudi 28 mars, 19h30 ; vendredi 29 mars, 10h30 pour décolorés, 2h30, 600), puis Arlequin poli par l’amour, un Marivaux mis en scène par Thomas Jolly (vendredi 5 avril, 20h, 1h10). Un autre public sans doute appréciera toute l’originalité du Frames Web video Festival, autour duquel graviteront divers événements en lien avec la Ville (samedi 13 & dimanche 14 avril, 10h-19h, salle 600). On se laissera séduire par Tristesse et joie dans la vie des girafes, un (vrai-faux ?) conte de Tiago Rodrigues ; celui-ci, avant d’être le directeur du Festival d’Avignon, est aussi un dramaturge de talent (vendredi 19 avril, 20h, 1h20, 600).
Frédéric Biessy souligne surtout avec force la concrétisation de ce qu’il annonçait en début de saison dernière. La Scala-Provence n’est pas une « salle de plus » sur Avignon qui compte déjà tellement de lieux, mais une véritable « maison » avec divers pôles : outre les 4 salles de spectacle, un hébergement pour les artistes en résidence ; un studio de travail et d’enregistrement, accessible aux artistes 24h/24 ; un label qui ne cesse de s’enrichir de nouveaux enregistrements originaux ; et une future Ecole des arts du rire, cousine de l’école Lecoq toute proche, mais qui revendique une spécificité inaliénable, et s’enorgueillit déjà d’un agrément officiel qui assure une scolarité gratuite pour les inscrits…
Il serait fort étonnant que l’on ne trouve pas, dans une telle programmation, au moins une ou plusieurs envies d’aller au spectacle…
G.ad. Photos G.ad.
La Scala, fer de lance du projet Scala, par Mélanie et Frédéric Biessy
Tout juste âgée de 14 mois, avec 2 festivals et 1 saison à son actif, la Scala Provence s’apprête à devenir le cœur battant du projet Scala.
Lieu de résidence qui vit depuis le 25 août au rythme de Circus Baobab, formidables circassiens guinéens portés aux nues par le public lors du dernier festival avec Yé ! et qui s’apprêtent à mettre au monde leur deuxième création : Yongoyéli.
Lieu d’enregistrement du label Scala Music qui abritera cette année pas moins de 6 enregistrements d’albums qui donneront lieu à nos sorties de résidences que vous serez invités à partager.
Lieu de représentations dont les murs résonnent encore du passage des 75 000 spectateurs du dernier festival.
La Scala Provence s’apprête à devenir cette saison un lieu de formation avec la création de l’Ecole Supérieure des Arts du Rire…
Mais avant tout, la Scala Provence est une maison, celle dont vous vous êtes emparés dès l’ouverture comme si elle était vôtre.
Alors, forts de votre enthousiasme, nous avons augmenté la cadence :
Une vingtaine de rendez-vous de théâtre, de cirque, de danse, de musique, nés de nos rencontres et de nos coups de cœur, vous sont proposés cette saison.
A l’aune du premier concert des sœurs Labèque, le 19 octobre qui ont réservé à la Scala Provence la création mondiale de la nouvelle composition du génial Philip Glass, nous tenterons, tout au long de cette nouvelle saison, de vous faire toucher les étoiles.
Cette année, notre constellation a pour noms : Thomas Jolly, Tiago Rodrigues, François Morel, Hermon Mehari, Edouard Hue, Katia et Marielle Labèque, Naïm, Jos Houben, Laurent Hatat et Emma Gustafsson, Circus Baobab, Alfredo Rodrigues, Paloma, Julie Duval, Kenneth Weiss, Moulla, Vanessa Wagner, Hoël Le Corre, Henri Demarquette, Bomsori et Jean-Paul Gasparian, Naïm.
Que la fête commence !
Photo Scala
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