« La Nuit des Odyssées » :
Sonia Wieder-Atherton partage son univers « originel » (21-07-2019)
Tinel de la Chartreuse-CNES, 21 au 23 juillet, 20h.
Création 2019.
Sonia Wieder-Atherton, conception, violoncelle, scénographie sonore. Alain Français, scénographie. Roberta Chiarito, lumière, d’après une idée de Jean Kalman. Diffusion sonore Olivier Mazarguil. Images Chantal Akerman, Xavier Arias, RBGmontage images Quentin Balpe. Conception de la bande sonore Sonia Wieder-Atherton, Franck Rossi. Prise de son Franck Rossi, Pierre-Antoine Signoret, Julie Grisel, Marius Atherton.
Notre entretien ici.
N’étaient les resquilleurs professionnels qui s’insèrent dans toutes les files d’attente, le Festival serait un vrai bonheur.
Dans la fraîcheur de la salle, les chaises disposées en demi-cercle autour de la petite estrade sont vite occupées. Les dernières conversations se doublent peu à peu de bribes de phrases entrecroisées échappées d’ailleurs, de bruits du quotidien ou de grondements de tempête quelque peu incongrus dans cette salle de la Chartreuse. On comprend que le spectacle a commencé, on se tait. Un silence attentif accueillera ce spectacle, fruit d’une recherche personnelle qu’on perçoit encore en plein bouillonnement créatif.
A travers diverses étapes, dont les titres s’affichent sobrement, Sonia Wieder-Atherton exprime, dans un corps-à-corps vigoureux avec son violoncelle, cette remontée vers les origines. « Avant le son » (1e étape) ouvre comme une brèche dans un univers dont elle bouscule le confort par une « re-création » du chaos originel, nouvelle Genèse de son propre récit. Puis se dessine le parcours même de l’artiste, notamment son immersion, il y a quelques petites années à Lille, au cœur d’un groupe de quinze femmes, dont elle a saisi des mots, des intonations : un kaléidoscope de sons, un univers bigarré dont la cohérence peine à s’affirmer – pour peu qu’elle soit recherchée -. Langues berbère, ou grecque (qui parle, très nettement, de « dromos », de chemin), tracent des pistes à la fois familières et exotiques. Et l’on avance, peu à peu… Le bruit primal s’organisera en sons, puis en musique… Point trop cependant, car l’artiste ne livre qu’une infime partie de son odyssée personnelle, exploration au cœur d’elle-même tout autant que voyage géographique. Et que ce volet-ci, qu’elle a choisi de présenter, n’est qu’un des éléments de la « Nuit blanche des Odyssées », parcours quasi initiatique qui traversera toute la longueur d’une nuit, à la Philharmonie de Paris, au mois d’octobre.
Néanmoins, annoncé pour 2h45, le spectacle ne dure qu’une heure 20. Sentiment mitigé du public devant ce raccourci inattendu. (G.ad. Photo G.ad.)
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