Jean-Philippe Collard, piano
Chopin, 24 Préludes. Fauré, Ballade en fa dièse majeur, op. 19. Granados, Goyescas, extraits
Un concert Chopin/ Fauré/ Granados, dans l’interprétation élégante, éthérée et sensuelle de Jean-Philippe Collard, dont on lira par ailleurs l’entretien….
Dans une allée de platanes centenaires trône un magnifique Steinway. Un décor inhabituel est planté pour le concert donné par Jean-Philippe Collard avec des œuvres de Chopin, Fauré et Granados.
C’est dans cet écrin de verdure que le pianiste a montré tout son talent en abordant les 24 Préludes de Chopin. Ces pièces, de courte durée, recèlent toute la magie du romantisme, comme si le compositeur avait cherché à concentrer son écriture pour créer des atmosphères nostalgiques, passionnées ou épiques. Le pianiste, alliant une puissante énergie à une extrême sensibilité, nous prend par la main pour ce voyage vers l’âme de Chopin.
Sous les doigts de Jean-Philippe Collard, La Ballade en fa dièse majeur opus 19 de Gabriel Fauré qui suit emporte les spectateurs dans un voyage bucolique : Gabriel Fauré déclarait que sa pièce lui avait été inspirée par les « Murmures de la forêt » de Siegfried. Déclaration fort à propos pour cette pièce charmante traversée par des chants d’oiseaux. Liszt à qui Fauré a présenté sa ballade en 1879 trouvait la partition trop difficile à jouer! Jean-Philippe Collard surmonte aisément ces difficultés en interprétant magnifiquement cette composition. Fidèle à l’inspiration du compositeur qu’il connaît bien puisqu’il fut l’un des premiers à enregistrer l’intégrale de sa musique pour piano, le pianiste restitue toute la poésie et la beauté de l’œuvre dans une interprétation élégante, éthérée et sensuelle.
Avec Granados nous changeons de style. Jean-Philippe Collard a choisi 4 extraits des Goyescas, fresque inspirée par la peinture de Goya. Ces pièces séduisent par leur palette colorée. La partition, rendue célèbre par l’enregistrement légendaire d’Alicia de Larrocha, est magnifiée par le jeu subtil de Jean-Philippe Collard. Avec le célèbre Quejas o La Maja y el Ruiseñor l’émotion est au rendez-vous. Le pianiste nous a offert un magnifique concert riche en émotion. La Mazurka n°4 op17 de Chopin offerte en bis conclut brillamment et émotionnellement ce superbe concert.
Nous en avions eu un avant-goût grâce à l’entretien qu’il nous avait accordé il y a quelques jours en amont du concert (D.B. Photo Christophe Grémiot).
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