77e Festival d’Avignon (site officiel). Cour du lycée Saint-Joseph, 22h, durée 1h10. Jusqu’au 25 juillet. Réservations au 04.90.14.14.14 ou sur le site.
Espagne / Création 2020
Chorégraphie et interprétation, Leo Castro, Enric Fàbregas, Miquel Fiol, Ona Fusté, María Muñoz, Federica Porello, Pep Ramis, Zoltán Vakulya
Quatuor à cordes, Joel Bardolet (violon), Daniel Claret (cello), Jaume Guri (violon), Masha Titova (viole).
Quatuor à voix, Giorgio Celenza (basse), Mario Corberán (ténor), Quiteria Muñoz (soprano), David Sagastume (contre-ténor, en alternance avec Hugo Bolívar)
Mise en scène, María Muñoz, Pep Ramis. Direction musicale, Joel Bardolet. Musique, Jean-Sébastien Bach. Scénographie, Pep Ramis. Lumière, Luís Martí, August Viladomat. Vidéo, Leo Castro. Espace sonore, Fanny Thollot. Son, Andreu Bramon. Costumes, CarmePuigdevalliPlantés. Textes, John Berger, Nick Cave, Erri de Luca. Assistanat à la mise en scène, Leo Castro, Federica Porello. Assistanat à la direction musicale, Quiteria Muñoz. Scénario, Pep Aymerich. Photo, François Passerini, Tristán Pérez-Martín. Responsable technique, Luís Martí. Production et coordination, Gemma Massó, Mamen Juan Torres. Promotion et diffusion, AnSó Raybaut. Pérès/Agente129
Production, Mal Pelo
Coproduction, Festival Grec Barcelona, Festival Temporada Alta (Gérone), Mercat de les Flors (Barcelone), Théâtre de la Ville (Paris), La Vilette (Paris), ICEC Departament Cultura de la Generalitat de Catalunya, Dipùtació de Girona. Avec le soutien de l’Office culturel de l’Ambassade d’Espagne à Paris pour la 77e édition du Festival d’Avignon. Avec l’aide de L’animal a l’esquena, Celrà
Remerciements, Borja Sitjà, Cesc Casadesús, Salvador Sunyer, Claire Verlet, Alberto Conejero, Angels Margarit, Jackie Ohayon pour leur aide au développement du Bach Project.
Inventions, un moment de grâce autour de Bach
Quel beau voyage ! Avec Inventions, le collectif Mal Pelo continue son travail autour de l’œuvre du compositeur Jean-Sébastien Bach, entamé il y a dix-huit ans. Jouant des contrastes, mêlant chant, danse, musique instrumentale et poésie en français, en anglais ou en espagnol, le 3e volet de la tétralogie de Maria Muñoz et Pep Ramis, transporte les spectateurs dans un ailleurs rêvé, entre ciel et terre, minéral et végétal, ombre et lumière, anges et démons. Est-ce « le bon lieu » ? Oui. Peut-être. Pas sûr. Pour le public, debout et en liesse à l’issue de la représentation, ça l’a été ! Immergé dans cette forêt, qui habille la cour minérale du lycée Saint-Joseph (projection vidéo), il s’est laissé porter et tant pis s’il n’a pas tout compris.
Au milieu de la cour ceinte par les superbes façades de l’établissement jésuite, un quatuor à cordes (viole, cello et deux violons) et un quatuor à voix (basse, ténor, soprano et contre-ténor), que l’on pousse parfois sur des chariots à roulettes, partagent le plateau noir et blanc avec les huit danseurs-comédiens tout de noir vêtus. Quatre blocs de pierre suspendus par de longs câbles métalliques oscillent comme le balancier de l’horloge, marquant le temps qui passe inexorablement. Les danseurs virevoltants marchent, courent, volent sur la scène, seuls, à deux ou en chœur, manipulés par l’un d’eux, le Prospero de cette forêt enchantée. Entre danse démoniaque, chargée des angoisses de notre monde, et danse libératrice et apaisante, le public est touché par la grâce de ce moment privilégié et suspendu, hors du temps.
M.-F.A. Photo Christophe Renaud de Lage
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