1952 en Amérique, premiers élèves noirs dans une école de blancs : un séisme !
Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2024
Théâtre Le Petit Louvre, 11h35, durée : 1h15. Du 29 juin au 21 juillet, relâche les 8 et 15 juillet. Réservations au 04 32 76 02 79
Cette pièce commence comme une conférence : un historien nous parle du 4 septembre 1957, jour où 9 élèves afro-américains font leur entrée à la Little Rock Central High School, dans l’Arkansas, suite à l’abrogation de la ségrégation raciale. Mais cette rentrée ne se passera pas comme prévu : le gouverneur de l’Arkansas fait tout pour l’empêcher et une foule d’extrémistes racistes hurlent des insultes envers ces élèves dès leur arrivée. Une photographie restera célèbre, on y voit Elisabeth Eckford, entourée de blancs, vilipendée par eux. Face à son désarroi, un journaliste essaiera de la réconforter en prononçant cette phrase qui donne son titre à la pièce : « Ne pleure pas, ils ne méritent pas tes larmes ».
Thomas Snégaroff va nous raconter cette histoire, le parcours de ces élèves, leur combat qui nécessitera l’intervention du Président des États-Unis et de l’armée pour réussir à étudier dans la même école que des blancs. Il sera à la fois cet historien qui prend de la distance avec les événements, tout en nous faisant ressentir toute la complexité de ces moments, l’importance du devoir de mémoire et du vivre ensemble. Mais il sera aussi tous les autres personnages : le gouverneur ou le garagiste, racistes, qui clament leur haine et que l’on déteste ou Elisabeth Eckford elle-même, suscitant notre admiration et notre émotion tout au long de son combat pour pouvoir étudier comme les autres. Il incarne tous ces personnages avec beaucoup de justesse et de sensibilité.
Les musiques, jouées en live et composées pour la plupart par Xavier Bussy (sauf les grands standards), soutiennent intensément les moments de tension et renforcent nos émotions.
Un texte magnifique qui nous replonge dans un passé douloureux pour nous faire réfléchir au rapport à l’autre aujourd’hui. Une mise en scène habile et une interprétation de qualité pour faire changer notre regard et aller vers l’acceptation et la reconnaissance de l’autre. Une pièce nécessaire, à voir.
Sandrine. Photo Carlier Photographie
Laisser un commentaire