Jeudi 13 mars 2025, 19h30, 1h15, La Scala-Provence 200, Avignon
Henri Demarquette, violoncelle. Philippe Mouratoglou, guitare
Programme « Sol ! »
Libre Vermeil de Montserrat, Mariam matrem virginem. L. Boccherini, Sonate « L’Impératrice ». P. Casals, Le chant des oiseaux. G. Cassado, Prélude Fantasia (violoncelle seul). M. Ravel, Pièce en forme de Habanera. M. de Falla, Première danse de La Vie brève.
Arthur Kampela, Percussions Study n°5 (guitare seule). H. Villa-Lobos, Bachianas Brasileiras N°5. H. Villa-Lobos, Prélude n°4. H. Villa-Lobos, « Hommage à l’Indien du Brésil » (guitare seule). H. Villa-Lobos, Le Chant du cygne noir. Radamès Gnattali, Sonate.
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et tous nos articles de mars 2025
Ce programme « Sol ! » incarne l’envie de deux artistes bien connus, Henri Demarquette et Philippe Mouratoglou, de célébrer la lumière méridionale ; celle de la Méditerranée comme celle de l’Amérique du Sud, en mettant l’accent cette année (car le programme est évolutif) sur la musique brésilienne « en concordance avec la Saison France-Brésil de 2025 axée sur le climat, l’équité et l’inclusion ».
Et c’est un duo assez insolite, que celui du violoncelle et de la guitare, l’un très « classique » voire académique, l’autre chantre de la musique populaire. La soirée sera justement l’occasion de faire voler en éclats ce préjugé : musique « savante » et musique populaire sont de fait des cousines proches, et elles se nourrissent l’une de l’autre.
Nous sommes ainsi guidés pas à pas dans notre écoute, tout au long de la soirée, par quelques mots explicatifs de chacun des artistes tout à tour, aussi chaleureux pédagogues que talentueux musiciens.
Si seules quelques pièces se jouent en solo, le reste est fait de duos, transcrits ou réécrits par le guitariste. La première partie est plutôt centrée sur le répertoire du violoncelle, avec par exemple en introduction un très beau morceau du XIVe siècle, pour arriver aux siècles les plus proches – Maurice Ravel tellement inspiré par la culture hispanique (1875-1937), Manuel de Falla (1876-1946), Pablo Casals (1876-1973) – en passant par Luigi Boccherini (1743-1805) et, en violoncelle seul, l’Espagnol Gaspar Cassado (1897-1966).
Après un bref entracte, c’est la voix de la guitare qui se fera entendre majoritairement, avec plusieurs pièces du compositeur brésilien Heïtor Villa-Lobos (1887-1959), dont le nom est définitivement associé à l’instrument. Le morceau introductif, Percussion Study n°5 – dont la série éponyme est d’ailleurs abondamment référencée sur YouTube – , de l’Américano-Brésilien Arthur Kampela, né en 1960, fait découvrir à un public stupéfait les multiples possibilités expressives de la guitare, avec cordes pincées ou frappées, bois frappé, des doigts, du plat de la main… Et c’est avec la célèbre Sonate pour violoncelle et guitare du Brésilien Radamès Gnattali (1906-1988) que s’achève cette soirée éclectique : c’est la seule œuvre écrite pour ces deux instruments, les autres œuvres du programme étant toutes des réécritures.
Le talent de ces deux musiciens est bien connu et reconnu, de leurs pairs et du public, et ils ont accordé en souriante simplicité un, deux, trois bis. L’originalité de la soirée en fait presque oublier l’inconfort de cette salle 200 : on est accueilli dans une lumière bleue blafarde ; les spectateurs de moins de 1,80m sont condamnés à rester pieds ballants, avec les jarrets coupés par le bois du siège ; et ce soir le créateur lumière avait dû se mettre en vacances, la première partie étant plongée dans la pénombre, et la seconde ayant allumé des rampes violentes de couleurs vives… mais dirigées vers les spectateurs !
G.ad.
BIOGRAPHIES
Henri Demarquette
Henri Demarquette travaille avec Pierre Fournier et Paul Tortelier, puis avec Janos Starker à Bloomington (États-Unis).
Sa carrière prend un essor international qui le conduit dans de nombreuses capitales, accompagné des plus grands orchestres français ou étrangers ou en compagnie de ses partenaires pianistes privilégiés : Jean-Frédéric Neuburger, Fabrizio Chiovetta, Michel Dalberto…
Photo Thomas Klotz
Philippe Mouratoglou
Formé par Wim Hoogewerf, Roland Dyens et Pablo Marquez, Philippe Mouratoglou se distingue par son ouverture instrumentale – il joue une large variété de guitares acoustiques : classique, folk 6 et 12 cordes, baritone – et sa pluralité stylistique. Interprète et improvisateur, il collabore avec des musiciens et ensembles de tous horizons, tant dans la sphère classique que dans celle des musiques improvisées.
Photo Maxim François
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