Temple Saint-Martial, 2, rue Henri-Fabre, Avignon (25 octobre 202)
Frédéric Munoz, orgue
Œuvres françaises et hispaniques des XVIIe et XVIIIe siècles : Jean-Philippe Rameau, Michel Richard de Lalande, Nicolas de Grigny, Louis Couperin ; Hernando de Cabezon, Joan Cabanilles et Hanacpachap cussicuinin (anonyme du 17e). Improvisations
L’association des Amis l’orgue du temple Saint-Martial organise régulièrement, sur l’instrument récemment rénové, des concerts de musiciens invités. Des concerts qui, en ce moment, se déroulent évidemment dans le plein respect des mesures sanitaires (demi-jauge, gel, masque, distanciation…) et du couvre-feu puisque fixés à 17 heures.
Ce 25 octobre, c’était l’organiste conservateur-titulaire de Saint-Guilhem-le-Désert, Frédéric Munoz. Dans sa ville il anime chaque année un festival autour de l’orgue Cavaillé, ainsi que l’Académie « Orgues en Cévennes » ; il enseigne par ailleurs à l’Académie de l’orgue italien à Camerino (Marches). Ancien élève d’Odile Bailleux et du célèbre Michel Chapuis, disparu en 2017, il partage sur YouTube les pépites de musique baroque française et allemande que celui-ci avait interprétées.
L’un des nombreux enregistrements de Frédéric Munoz, le CD Tientos, enregistré dans l’Hérault, à Saint-Pons-de-Thomières, a obtenu un Diapason d’or ; des extraits de ce Tientos étaient inscrits au programme de ce concert dominical.
Frédéric Munoz avait en effet choisi des œuvres françaises et hispaniques des XVIIe et XVIIIe siècles. Le public a pu apprécier Jean-Philippe Rameau, Michel Richard de Lalande (Louis XIV demandait souvent sa Grande pièce royale jouée brillamment dans un temple protestant le jour anniversaire de la Réformation… : ironie de l’histoire, s’agissant d’un roi responsable de la Révocation de l’Edit de Nantes !), Charles Raquet (Fantaisie unique), Nicolas de Grigny (Récit de Tierce en taille), ainsi que la brillante Passacaille de Louis Couperin.
En seconde partie figuraient des pièces catalanes et des œuvres des Espagnols Hernando de Cabezon et Joan Cabanilles dans deux Tientos. On a découvert aussi d’autres rythmes hispaniques, avec Hanacpachap cussicuinin, « l’un des principaux hymnes sud-américains, du moins le plus ancien recensé au Nouveau Monde ; l’auteur est un anonyme du 17e, peut-être un missionnaire formé à l’art vocal européen ou un inca quechuan formé par les missionnaires ? »
Ce fut un concert de très belle qualité, qui a enchaîné ensuite des accents provençaux (Joyeux galoubet...), des babillages d’oiseaux fantastiques, puis a dessiné un univers nocturne (O nuit, qu’il est profond ton silence...) au chant du rossignol.
Pour le plus grand bonheur des auditeurs, Frédéric Munoz a terminé par une improvisation sur des thèmes arabo-andalous, qui ont illustré, pour un auditoire attentif puis enthousiaste, toutes les possibilités de ce magnifique instrument.
F.H. Photos communiquées par l’artiste
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