Le Festival d’Avignon que le monde entier connaît est celui du mois de juillet. Mais toute l’année, avec une vingtaine de lieux permanents, la ville d’Avignon bouge, crée, joue… hors pandémie, s’entend. Et au milieu de chaque hiver depuis 2006, les cinq théâtres « historiques » (Balcon, Carmes, Chêne Noir, Chien qui Fume, Halles) se sont réunis en un collectif Les Scènes d’Avignon, sous la responsabilité de Serge Barbuscia, directeur du théâtre du Balcon. S’y sont adjoints, Golovine, spécialisé dans la danse, ou d’autres encore en théâtres invités (Transversal cette année, ou La Factory). Ainsi à mi-parcours de l’année, et en sus de la programmation complète de saison de chaque lieu, on se retrouve habituellement dans les théâtres pour découvrir la création du moment, ou une pièce en devenir, ou des lectures…
Cette année, la Covid a rebattu les cartes. Toutefois, en accord avec la Ville, les Scènes d’Avignon proposent un Fest’Hiver entièrement numérique, du 22 janvier au 3 février, avec spectacles, lecture (annulée au dernier moment) et masterclass. Dans la droite ligne du manifeste pour la culture (à signer) et de la manifestation homonyme qui s’est tenue le 16 janvier à Avignon.
Dans le dossier de présentation, Serge Barbuscia souligne notamment : « Au moment où j’écris ces quelques lignes, nos théâtres sont toujours fermés pour des raisons de précautions sanitaires. Au même moment les grandes surfaces sont débordées… C’est plus important de bien remplir nos chariots… et tout cela pour préserver notre santé !!!
J’aimerais rappeler la définition de la santé par l’OMS :« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Qui ne souscrirait ?
L’ensemble du programme se trouve sur la page Facebook des Scènes d’Avignon ou sur le site de la Ville d’Avignon.
-Vendredi 22 janvier, 19h, sur la page YouTube de la Ville d’Avignon, Lampedusa snow, un spectacle de la compagnie Erre enregistré un peu plutôt dans l’après-midi au théâtre du Chien qui fume. Lien vers la diffusion. Durée 1h10 / Tout public à partir de 13 ans. Deuxième volet de la Trilogie du Naufrage, ce texte a été écrit en 2012 à partir d’un fait divers : cent migrants africains ont débarqué à Lampedusa et ont été transférés vers les Alpes à 1.800 mètres d’altitude, laissés là, dans l’attente de démarches bureaucratiques d’identification. Lampedusa Snow relate en quelque sorte un naufrage en montagne, tout particulièrement celui de Mohamed, peut-être le frère de Shauba, la femme de Lampedusa Beach.
-Mardi 26 janvier, 19h30, sur la page YouTube de la Ville d’Avignon, lecture de textes de Sandrine Roche, par les directeurs/directrices des Scènes d’Avignon, en présence de l’auteure. Annulé.
-Mercredi 27 janvier, 15h, sur la page YouTube de la Ville d’Avignon, Entre Chien et Loup, un spectacle de la compagnie Machine Double enregistré au théâtre Transversal de Laetitia Mazzoleni. Lien vers la diffusion. Durée 45mn / Tout public à partir de 7 ans. Dans le Wild, région du Grand Nord Canadien, Buck, grand chien domestique découvre les lois de la nature et désapprend les lois des hommes pour répondre à l’appel du Wild. Croc Blanc, jeune loup du Grand Nord rencontre l’humain et sa civilisation. Par un regard croisé de ces deux romans, ce spectacle propose une plongée dans cet univers glacial et sauvage.
-Vendredi 29 janvier, 20h, Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins (photo Gilbert Scotti), par la cie Atelier florentin/ théâtre du Balcon, enregistré le jour même à 15h. Durée 1h / Tout public. Monsieur S. attend Madame… Mais voilà, rien ne se passe comme prévu : « Madame viendra t-elle… ou pas… ou peut-être ??? ». C’est que Monsieur S. a Madame dans la peau, mais alors vraiment dans la peau ! Dans cette histoire cocasse, notre antihéros, avec des airs de Monsieur Plume ou de Charlot, s’évade de sa petite vie morose et nous fait chavirer dans son monde avec un brin d’humour, un zeste de naïveté, un soupçon de férocité et une immense tendresse. Et si on parlait tendresse ? Dans ce monde qui sombre de plus en plus dans la violence, dans ce monde qui tourne de plus en plus vite sans savoir où se trouve l’horizon rédempteur, la tendresse est presque une forme de résistance culturelle. (M.Visniec)
-Dimanche 31 janvier, 16h, en direct du théâtre du Chêne noir, Les Naufragés, de la cie Le Bloc opératoire. Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font peur. Nos regards se détournent. Ce sont les clochards. Fous d’exclusion. Fous de pauvreté. Fous d’alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois.Patrick Declerck a vécu pendant 15 ans auprès d’eux, tentant de les secourir. De cette expérience, il a tiré ce témoignage. L’histoire d’un juste. « J’ai voulu pour ces hommes fracassés, sans paroles, sans histoires, sans traces, ériger une sorte de monument. Un mémorial qui leur ressemble un peu. Un peu de travers donc. D’un goût douteux parfois. Quelques pierres sans plus. Presque ruines… »
-Mercredi 3 février, 20h30, masterclass/répétition autour de Hamlet Requiem, de la Cie TAC.Nice, au théâtre des Carmes-André Benedetto. L’occasion de rencontrer le metteur en scène Cyril Cotinaut et quelques-uns de ses acteurs pour aborder ensemble la question du mythe d’Hamlet à travers le spectacle Hamlet Requiem. Sur le fil d’une conversation mêlée d’extraits du spectacle et d’exercices pratiques, nous parlerons de l’acteur, de théâtre et de (ré)incarnation…
G.ad.
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