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Europeana, Une brève histoire du XXème siècle. Théâtre du Chien qui fume, 15h00, 1h20. Du 7 au 29 juillet, relâche les 12, 19 et 26 juillet. Réservations au 04 84 51 07 48
Instructif et décomplexé, avec Corinne Touzet, mais interactivité bien timide !
L’accueil par la metteuse en scène, Virginie Lemoine elle-même, est à l’image de ce spectacle : chaleureux et proche de nous. Même s’il a pour but de faire réfléchir sur notre monde actuel, sur notre avenir, à la lumière de l’histoire du XXème siècle, il le fait d’une manière amusante quoique mordante parfois.
La femme sur scène n’a rien d’un pontifiant historien, comme pourrait le faire craindre le titre, on la découvre endormie à même le sol, en pyjama, mal coiffée. Corinne Touzet, qui joue admirablement ce rôle, donne donc le ton dès le début : cette pièce sera décomplexée. Tout en vaquant à ses occupations quotidiennes : préparation du petit déjeuner, repassage, coiffure, elle raconte les grandes étapes, les grandes évolutions de ce XXème siècle si intense, rempli de progrès autant que d’horreurs. Elle se sert d’un petit carnet orange pour noter ses réflexions, rare pointe de couleur dans cet univers tout blanc, presque aseptisé, dans lequel elle évolue.
Corinne Touzet saura nous faire ressentir et partager intensément les émotions, les doutes mais aussi les colères de cette femme ordinaire qui ne sait pas s’arrêter. Elle nous amuse par son agitation constante qui met son univers en chaos, un désordre qui au final s’harmonise avec son récit. Elle rappelle avec justesse les rêves de chaque génération en un avenir meilleur, tout en faisant le constat que rien n’a évolué : les guerres existent toujours, les dictatures aussi, la technologie et la science ont permis de belles avancées mais ont aussi créé des drames. La mise en scène est intelligente et apporte humanité et humour.
Un très bon moment qui sait amuser tout en faisant réfléchir. Un regret tout de même : que l’interactivité avec le public ne soit pas plus assumée. On a du mal à savoir si les questions attendent réponses et pourtant cela rendrait ce spectacle encore plus proche du public qu’il ne l’est déjà.
Sandrine. Photo Fabienne Rappeneau
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