Classiqueenprovence

Musique classique et musiques du monde en région PACA

  • Accueil
  • Annonces
  • Comptes rendus
    • Baroque
    • Danse
    • Jazz
    • Lyrique
    • Récital et Chambre
    • Symphonique
    • Divers
  • Festivals
    • Festivals 2025
      • Aix-en-Provence Festival de Pâques
      • Aix-en-Provence été 2025
      • Festival d’Avignon 2025
        • Avignon In 2025
        • Avignon Off 2025
      • Chorégies 2025
      • Luberon : Cardin, Musicales, Quatuors, Oppède…
        • Festival Pierre Cardin à Lacoste 2025
        • Musicales du Luberon été 2025
        • Luberon 2025
      • Festival international de piano de La Roque d’Anthéron 2025
      • Divers : Hivernales, Rencontres du Sud, Carrières des Lumières, Glanum, Grignan…
    • Festivals 2024
      • Chorégies 2024
      • Festival d’Avignon 2024
        • Tous nos articles sur le Festival Off 2024
        • Festival IN d’Avignon 2024
      • Festival d’été d’Aix-en-Provence 2024
      • Festival de Lacoste 2024
      • Festivals du Luberon 2024
      • Festival de Pâques 2024
      • Festival de La Roque d’Anthéron 2024
      • Autres festivals 2024
      • Rencontres du Sud, Carrières des Lumières…
    • Festivals 2023
      • Chorégies 2023
      • Festival d’Avignon 2023
        • Tous nos articles du Festival Off 2023
        • Festival IN d’Avignon 2023
      • Festival d’été d’Aix-en-Provence 2023
      • Festival de Lacoste 2023
      • Festivals du Luberon 2023
      • Festival de Pâques 2023
      • Festival de La Roque d’Anthéron 2023
      • Festival Rosa Musica 2023
      • Festivals de Salon-de-Provence 2023
    • Festivals 2022
      • Chorégies 2022
      • Festival d’Avignon 2022
        • Festival IN d’Avignon 2022
        • Festival Off d’Avignon 2022
      • Festival d’été d’Aix-en-Provence 2022
      • Festival de Lacoste 2022
      • Festivals du Luberon 2022
      • Festival de Pâques 2022
      • Festival de La Roque d’Anthéron 2022
      • Festival Rosa Musica 2022, notre partenaire
      • Festival de Salon de Provence 2022
    • Festivals 2021
      • Festival IN d’Avignon 2021
      • Festival Off d’Avignon 2021
      • Chorégies 2021
      • Festivals du Luberon 2021
      • Festival de Lacoste 2021
      • Festival Rosa Musica 2021, notre partenaire
      • Festival d’été d’Aix-en-Provence 2021
      • Festival de Pâques 2021
    • Festivals 2020
    • Festivals 2019
      • Chorégies 2019
      • Festival d’Avignon IN
      • Festival d’Avignon OFF 2019
      • Festival Off 2019 : toutes nos critiques
      • Festival de Pâques à Aix-en-Provence 2019
      • Musicales du Luberon 2019
      • Divers 2019
      • Saisons de la voix 2019
    • Festivals 2018
  • Interviews
    • Chanteurs
    • Chefs
    • Comédiens & divers
    • Compositeurs
    • Danseurs
    • Instrumentistes
    • Metteurs en scène
    • Autres personnalités
  • CD-DVD-Livres
    • CD : notre sélection
Vous êtes ici : Accueil / Annonces / Eugène Onéguine, Tuohy/ Garichot, à Marseille (11 à 18-2-2020)

Eugène Onéguine, Tuohy/ Garichot, à Marseille (11 à 18-2-2020)

Eugène Onéguine, Piotr Ilitch Tchaïkovski. Opéra de Marseille, 11, 13, 16  18 février 2020. Teaser

Scènes lyriques en 3 actes et 7 tableaux

Livret de Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKI et de Constantin CHILOVSKI, d’après le roman en vers de POUCHKINE. Création à Moscou, Théâtre Maly, le 29 mars 1879. Dernière représentation à l’Opéra de Marseille, le 7 mars 2004

PRODUCTION Opera National de Lorraine. Reprise par Angers Nantes Opera

Direction musicale Robert TUOHY. Assistante à la direction musicale Clelia CAFIERO

Mise en scène Alain GARICHOT. Assistante à la mise en scène et chorégraphie Cookie CHIAPALONE. Décors Elsa PAVANEL. Costumes Claude MASSON. Lumières Marc DELAMEZIERE

Tatiana Marie-Adeline HENRY. Olga Emanuela PASCU. Madame Larina Doris LAMPRECHT. Filipievna Cecile GALOIS

Eugene Oneguine Regis MENGUS. Lenski Thomas BETTINGER. Le Prince Gremine Nicolas COURJAL. Monsieur Triquet Eric HUCHET. Un Capitaine Sevag TACHDJIAN. Zaretski Jean-Marie DELPAS. Un Paysan Wilfried TISSOT

Orchestre et Choeur de l’Opera de Marseille

Tarifs : 10€ à 80€.

Le plus célèbre des opéras de Tchaïkovski plonge dans la Russie impériale du XIXe siècle où les tourments du cœur le disputent à l’honneur. Tendre mélancolie et poignants accents lyriques, confrontation entre jeunesse et maturité, emballement d’un jeune amour naissant puis désillusion. Onéguine et Tatiana ont tout pour être un couple heureux mais le rejet initial amorce une suite irrémédiable, fatale à l’amour comme à l’amitié.

A la recherche du temps perdu

Historique ou féerique. Tel est l’opéra russe au début des années 1870. Porté sur les fonts baptismaux par Glinka, dont Une Vie pour le Tsar (1836) et Rouslan et Ludmila (1837-1842) mêlent virtuosité vocale et éléments de folklore local, le genre permet aux compositeurs d’écrire leur roman national (on pense, entre autres, au Boris Godounov (1869-1872) de Modeste Moussorgski ou à La Pskovitaine (1873) de Nikolaï Rimski-Korsakov) et de réinventer les légendes slaves (comme La Roussalka de Dargomyjski, créée en 1856). Tchaïkovski lui-même a déjà plusieurs essais à son actif, qui le laissent logiquement insatisfait – Le Voievode (1868), Ondine (1869), L’Opritchnik (1872), Vakoula le forgeron (1874).

Il lui faut une nouvelle voie. La mythologie wagnérienne ? Très peu pour lui. La récente découverte du Ring à Bayreuth lui reste d’ailleurs sur l’estomac. Alors quoi ? « Je veux qu’il n’y ait pas de rois, d’émeutes, de dieux, de marches, en un mot, rien de ce qui constitue les attributs du grand opéra. Je cherche un drame intime, mais fort, basé sur des conflits et des situations que j’ai vécus moi-même ou que j’ai vus, capables de me bouleverser. »

Lors d’une soirée chez la cantatrice Elizaveta Lavrovskaïa, en mai 1877, on cause naturellement musique : « Mais, au fait, pourquoi donc aucun de nos compositeurs n’a-t-il jamais songé à tirer parti de l’Eugène Onéguine de Pouchkine ? Voilà un sujet tout trouvé », lance la maîtresse de maison. Sur le moment, l’auteur du Lac des cygnes hésite, mais l’idée fait immédiatement son chemin. Il redévore le roman en une nuit, en tire « tout ce qui se prête à une mise en musique » pour ébaucher un scénario que Konstantin Chilovski, son co-librettiste, suivra d’assez près, et couche les premières notes sur papier en juin. Parmi ses élèves, Serge Taneïev (1856-1915) critique le projet. La musique est certes admirable, mais le texte ? L’acte I ne lui semble pas adapté au théâtre – « l’évolution du drame […] n’intéresse presque pas l’auditeur : il n’y a pas d’événements qu’il suive avec une attention soutenue, ni dont le dénouement puisse agir sur lui […] l’opéra est action, et toute qualité humaine doit s’y définir à travers l’action » Qu’à cela ne tienne. « Il se peut qu’Onéguine ne soit pas scénique… Je me contrefiche des effets scéniques ! D’ailleurs, qu’est-ce donc que ces effets ? Si vous en découvrez dans Aida, par exemple, je vous jure que tous les trésors du monde ne m’auraient pas persuadé d’écrire un opéra sur un sujet pareil », répond Tchaïkovski. Il dit la même chose à son frère Modeste, et ajoute : « Je suis amoureux de l’image de Tatiana, je suis émerveillé par les vers de Pouchkine, et je les mets en musique parce que j’en éprouve l’attrait » (9 juin 1877).

En toute intimité

Conscient que la nature de son œuvre – des « scènes lyriques » plutôt qu’un opéra – ne la destine pas aux grandes maisons officielles, le musicien s’inquiète de dénicher les interprètes capables d’en rendre l’esprit. En décembre 1877, il écrit à Nadejda von Meck, mécène qu’il ne rencontrera jamais : « Où trouverai-je cette Tatiana que Pouchkine avait imaginée, et que j’ai essayé d’illustrer musicalement ? Où prendrai-je l’artiste que se rapprochera un tant soit peu de l’Onéguine idéal, ce froid dandy imprégné jusqu’à la moelle des os des bonnes manières mondaines ? Où prendra-t-on Lenski, ce jeune homme de 18 ans à l’abondante chevelure et aux réactions impulsives et originales d’un jeune poète à la Schiller ? Le ravissant tableau de Pouchkine sera terriblement avili lorsqu’on l’aura transporté sur la scène et livré à la routine, aux traditions absurdes et aux vétérans qui n’hésitent pas à jouer les jeunes de seize ans et les adolescents imberbes. » Seule solution : confier l’œuvre aux stagiaires de la classe d’opéra du Conservatoire de Moscou. Non sans transmettre une liste d’exigences à Karl Albrecht, directeur pédagogique de l’établissement (cf. infra).

Si Tchaïkovski conserve l’intitulé de Pouchkine, il opère coupures et remaniements qui déplacent la focale : en supprimant notamment les deux premiers chapitres du roman, que le poète centre sur Eugène, le musicien renvoie presque le rôle-titre au second plan. Jamais plus inspiré que lorsqu’il peut s’identifier à ses personnages, il se met à la hauteur de Tatiana, et lui attribue un thème entendu aux violons I dès la première mesure du prologue – motif pur, doux, caressant, délicatement chromatique, quasi chambriste et ô combien essentiel pour l’orchestre, narrateur omniprésent.

À l’opéra, c’est bien la jeune femme qui voit arriver Onéguine au domaine, là où l’original nous la présente au détour d’une conversation entre les deux amis – « Ni par les traits mignons, ni par la fraîcheur rosée de sa sœur, elle ne pouvait attirer les regards. Triste, solitaire, sauvage, timide comme une biche des bois, elle semblait, dans sa propre famille, une jeune fille étrangère. Jamais elle ne sut faire avec ses parents un échange de caresses. […] C’était la mélancolie, sa compagne assidue depuis les jours du berceau, qui embellissait pour elle, par ses rêveries, les longues heures de loisir de la campagne », commence le Lenski de Pouchkine. Cette songeuse pétrie de littérature tombe immédiatement amoureuse d’Eugène. Moins pour lui-même que parce qu’il pourrait sortir de l’un de ses chers romans, comme elle ne tarde pas à l’avouer à demi-mots.

 

Voilà ce qu’il me faut pour Onéguine :

1) Des chanteurs de moyenne force, mais bien préparés et sûrs d’eux-mêmes ;

2) Des chanteurs qui sachent jouer simplement tout en jouant bien ;

3) Il me faut une mise en scène sans luxe, mais qui corresponde rigoureusement à l’époque. Les costumes doivent être obligatoirement de l’époque à laquelle se passe l’action (c’est-à-dire les années 1820) ;

4) Les chœurs ne doivent pas être un troupeau de brebis comme sur la scène impériale, mais des humains qui prennent part à l’action de l’opéra […] (Piotr Ilitch Tchaïkovski à Karl Albrecht, le 3/15 décembre 1877)

Au pied de la lettre

Acte I, deuxième tableau. Tatiana prend la plume. « Elle savait assez mal le russe, ne lisait point nos gazettes, et avait de la peine à s’exprimer par écrit dans sa langue maternelle. De sorte qu’elle écrivit sa lettre en français. Qu’y faire ? je le répète, jusqu’à présent l’amour de nos dames n’a pu s’exprimer en russe ; jusqu’à présent notre fière langue n’a pu se plier à la petite prose des petits billets doux », lit-on chez Pouchkine. Quoique parfait bilingue, le compositeur opte néanmoins pour l’idiome slave, et pour une forme qui n’a rien de commun. Six mesures d’introduction Andante con moto – où le thème de « l’aveu d’amour » résonne aux violons I sur de frémissants tremolos de cordes – conduisent à un Allegro moderato dont le motif rythmique agite l’orchestre. « Qu’importe si je cours à ma perte ! Pleine d’un fol espoir, j’appelle un bonheur inconnu », commence fiévreusement l’amoureuse. « Je bois le poison de mes désirs, des rêves délirants me poursuivent. » Brusque retour à la réalité. Elle déchire, repart d’une feuille

vierge et entame l’air proprement dit, amené par le Leitmotiv qui lui est associé depuis le prélude. Air fragmenté, où plusieurs idées se succèdent. Trop de choses à dire, qui ne supporteraient pas un numéro de voltige purement virtuose. D’où une écriture syllabique, parfois plus parlée que chantée. Si Tatiana ne sait pas par où commencer, Tchaïkovski maîtrise tout.

Le compositeur fait d’abord dans la dentelle instrumentale. Flûtes, clarinettes, cors et harpe répondent au chant du hautbois, ponctué par les syncopes des archets. La jeune femme passe bientôt au tutoiement (« Le destin en a décidé autrement : je suis à toi. Telle est la volonté du ciel »), puis se met à rêver tandis que la flûte monte des gammes chromatiques (« Je t’aimais avant de t’avoir vu, ton doux regard m’attirait, ta voix résonnait dans mon âme »). Un bref récitatif la ramène au réel qui, cette fois, ne lui paraît pas moins exaltant. Le dernier paragraphe de la lettre commence Andante, et fait la part belle au hautbois et aux cors espressivo : « Qui es-tu donc ? Mon ange gardien ou bien un cruel tentateur ? » Après moults digressions, retour définitif au ton principal de ré bémol majeur. Molto piu mosso, le pouls s’accélère – « C’est mon destin que je remets entre tes mains. » Vagues de cordes et trompettes fortissimo annoncent le point culminant de la scène, avant une coda frémissante, puis enflammée. « J’ai honte […] mais je compte sur son honneur. »

Mauvais calcul. Comme celui du compositeur qui, au moment précis où il entame l’opéra et malgré son penchant pour les hommes, n’aura pas su éconduire Antonia Ivanovna Milukova comme Onéguine rejette Tatiana. « J’ai reçu une lettre d’une jeune fille que j’ai connue jadis. J’appris par cette lettre qu’elle m’aimait depuis longtemps déjà […] Ma réponse ne laissait entendre aucune réciprocité de ma part, pourtant, une correspondance suivie s’établit entre nous […] Deux solutions, également pénibles, s’offraient à moi : ou bien conserver ma liberté, en faisant périr cette jeune fille (périr n’est pas une parole en l’air : elle m’aime effectivement au-delà de toute mesure), ou bien me marier. Je ne pouvais faire autrement que de m’arrêter à la deuxième solution », résume-t-il à madame von Meck. Cinq jours après les noces, il n’éprouve que dégoût.

Deux semaines plus tard, il s’enfuit. « Il ne m’est pas possible de vivre avec elle : je la hais, je la hais à en devenir fou. » Il tentera en effet de se baigner dans la Moskova en espérant que les conséquences du coup de froid le tuent. Il n’en fut heureusement rien.

Bals tragiques

Le drame d’Onéguine se noue au beau milieu d’une fête – idée que Verdi n’aurait pas reniée. Eugène, qui s’ennuie, peste contre Vladimir de l’y avoir traîné. Pour le faire enrager, il danse avec Olga. Mais les conséquences de son mauvais tour lui échappent. Il a beau nier avoir voulu séduire la fiancée de Vladimir, seul un duel permettrait, selon Lenski, de laver l’affront. Rien de très original dans la société russe d’alors : Pouchkine lui-même périt de cette manière, tué par le séducteur de son épouse, que l’on dit belle à tomber mais sotte à pleurer – comme Olga ?

L’affrontement doit avoir lieu au petit matin. Eugène, qui se fait attendre, arrive avec son domestique pour témoin. Tandis que ce dernier se met d’accord avec Zaretski sur les modalités à suivre et charge les pistolets, les deux jeunes hommes devenus ennemis font le même constat : « Il n’y a guère longtemps, nous partagions nos pensées, nos joies, nos loisirs. » Bref, c’est une partie de lui-même que le vainqueur – Onéguine, d’une seule balle – enverra six pieds sous terre. En expédiant son alter ego ad patres, il tue avec lui sa propre jeunesse, où tout était possible. Même, peut-être, revenir sur la manière dont il a éconduit Tatiana. Son ami déclaré mort, il n’a d’autre choix que de tourner le dos à cette vie-là. Que serait-il devenu dans d’autres circonstances ? Peut-être aurait-il épousé celle qui l’aimait à l’acte I. Trop tôt. Celle, aussi, qui éprouve toujours les mêmes sentiments pour lui au III. Trop tard.

De retour à Saint-Pétersbourg après un temps d’exil, au milieu d’un bal – encore ! –, il retrouve Tatiana métamorphosée, « à la fois simple et majestueuse, tellement à l’aise, comme une reine ». A ceci près qu’elle est entre temps devenue madame Grémine. La petite noble de province désormais princesse restera droite dans sa morale, donc fidèle à son mari. Onéguine a beau chanter sa passion avec des mots (et des notes) empruntés à la lettre qu’il reçut lui-même au I, rien n’y fait. « Mon destin est fixé sans retour », oppose-t-elle à leurs sentiments réciproques. Sans doute cette phrase trouve-t-elle une résonance particulière chez Tchaïkovski, obnubilé par ce thème du fatum qui préside, entre autres, à la Quatrième symphonie contemporaine. « Le bonheur était si proche », chantent-ils. Hélas, « on ne fait pas revivre le passé. » Le temps perdu ne se rattrape guère. (Nicolas Derny)

ARGUMENT

ACTE I

1er tableau

Dans le jardin de sa propriété, madame Larina prépare des confitures, avec l’aide de la nourrice. Pendant ce temps, à l’intérieur de la maison, ses deux filles, Tatiana et Olga, interprètent un duo. Ce chant rappelle à madame Larina des souvenirs de sa jeunesse qu’elle évoque avec la nourrice. Des moissonneurs viennent offrir à madame Larina une gerbe dorée, puis chantent à son intention un air populaire. Un livre à la main, Tatiana dit combien ces chants la font rêver. Rien de tel pour l’espiègle et insouciante Olga, débordante de joie de vivre. Les moissonneurs partis, madame Larina s’inquiète de la pâleur de Tatiana, déjà remarquée par la nourrice. La jeune fille rassure sa mère en lui disant qu’elle est simplement émue par le récit des tourments de deux amoureux, raconté dans son livre.

La nourrice annonce l’arrivée de Lenski, accompagné de son voisin, Eugène Onéguine. Tatiana est impressionnée par Onéguine mais ne laisse pas paraître. Olga et Lenski, par contre, ont un comportement d’amoureux. Les deux couples conversent en se promenant dans le jardin. Tandis que Tatiana dit à Onéguine la part importante jouée par la lecture dans sa vie, à la campagne, Olga écoute les propos ardents de Lenski. Faute d’avoir pu entendre les paroles échangées entre Tatiana et Onéguine, la nourrice a l’impression que le visiteur n’a pas laissé la jeune fille indifférente.

2e tableau

Dans sa chambre, Tatiana questionne la nourrice sur son passé, sur son mariage, puis, en proie à l’agitation, lui avoue qu’elle est amoureuse. Restée seule, elle écrit à Onéguine une longue lettre enflammée. Lorsque, au petit matin, la nourrice vient pour la réveiller, Tatiana lui demande d’aller porter sa lettre à son destinataire.

3e tableau

Dans le jardin de madame Larina, des jeunes filles chantent pour attirer les garçons. Tatiana arrive en courant et s’assied sur un banc pour attendre Onéguine. Ce dernier ne tarde pas à arriver. Il commence par remercier Tatiana pour l’aveu de son amour, qui ressuscite en lui des sentiments éteints depuis longtemps, mais tient à lui répondre franchement : l’amour et le mariage ne sont pas pour lui. Après lui avoir dit qu’il aimait d’un amour fraternel, il la met en garde contre sa candeur qui pourrait la rendre malheureuse. Puis, lui offrant le bras, tandis qu’elle le regarde d’un air suppliant, il s’éloigne avec elle, en silence.

ACTE II

1er tableau

Un grand bal est donné pour la fête de Tatiana. Onéguine danse avec elle, tandis que des invités échangent entre eux des propos désobligeants à son encontre. Mécontent de ces commentaires déplaisants, Onéguine en veut à Lenski de l’avoir entraîné à cette soirée et décide de le faire enrager en courtisant Olga. En conséquence, prenant la place de Lenski, qui n’en croit pas ses yeux, il fait danser la jeune fille. Lenski adresse des reproches à Olga qui, pour le punir de sa jalousie, continue de danser avec Onéguine. Monsieur Triquet, vieux précepteur français, vient alors chanter en l’honneur de Tatiana, amenant un cour d’accalmie.

S’étant arrêté de danser, Onéguine est pris à partie par Lenski. Le ton monte rapidement, malgré les efforts d’Onéguine pour calmer son ami. Finalement, ne pouvant plus se contrôler, Lenski s’estime offensé par Onéguine et lui demande réparation. Le duel est inévitable. Les invités sont interdits et Tatiana exprime son désespoir. Tandis que les deux hommes s’éloignent, Olga, qui a voulu se précipiter vers Lenski, s’évanouit.

2e tableau

Au petit matin, Lenski arrive le premier sur le lieu du duel, accompagné de son témoin Zaretski. En attendant son adversaire, il dit toute sa tristesse à l’idée de perdre à jamais Olga s’il venait à succomber, et évoque avec nostalgie son bonheur passé. Onéguine arrive en retard avec un domestique, qu’il a pris comme témoin. Après avoir envisagé une réconciliation, compte tenu de l’absurdité de la situation, les deux hommes s’éloignent, pistolet à la main. Au signal, Onéguine tire le premier et tue Lenski.

ACTE III

1er tableau

Des années ont passé. Un grand bal a lieu dans une riche demeure de Saint-Pétersbourg. Onéguine est présent, de retour au pays après une longue absence, toujours par le remords d’avoir tué son ami. Les invités dansent une polonaise. Le prince Grémine fait son apparition avec Tatiana à son bras, resplendissante de beauté. Ébloui, Onéguine admire la métamorphose qui s’est opérée dans la jeune fille qu’il a connue. Grémine, qui est son cousin, ne tarde pas à lui apprendre que Tatiana est sa femme. Le prince présente ensuite Onéguine à Tatiana, qui, se maîtrisant, ne laisse pas paraître son trouble. Prétextant la fatigue, Tatiana sort avec son mari, tandis qu’Onéguine éprouve pour la jeune femme une passion dévorante.

2e tableau

Dans son salon, Tatiana attend la visite d’Onéguine. Son amour pour lui ne s’est pas éteint. En entrant, Onéguine se précipite aux pieds de Tatiana. Cette dernière lui rappelle son rejet lorsqu’elle avait déclaré son amour. Elle lui dit aussi son intention de rester fidèle à son mari. Onéguine la supplie de venir avec lui, de ne pas sacrifier son existence. Tatiana résiste, dit adieu pour toujours à Onéguine et sort, le laissant désespéré. (André Segond)

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Informations et contacts

  • Qui sommes-nous ?
  • Contactez-nous
  • Nos partenaires
  • Mentions Légales
  • Politique de confidentialité

Archives

Suivez-nous et partagez sur les réseaux sociaux

Facebook
Facebook
fb-share-icon

Copyright © 2025 · Développement Agence NetMédia

Gérer le consentement aux cookies
Nous utilisons des cookies pour optimiser notre site web et notre service.
Fonctionnel Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web à des fins de marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}