Nous avions déjà interviewé longuement Henri Demarquette, en 2017, évoquant ses projets et son parcours d’alors. En ce printemps 2025, il sera en récital duo avec Philippe Mouratoglou, à la Scala-Provence, dans un programme « Sol ! », de musiques du soleil. Echange avec un artiste qui explore toujours de nouveaux territoires. Voir aussi notre entretien avec Philippe Mouratoglou.
-Henri Demarquette, vous présentez un programme qui donne envie… Comment l’avez-vous conçu ?
–Il y avait longtemps que j’avais envie de monter un programme avec guitare. Il prend forme avec Philippe Mouratoglou. Il est dédié aux musiques du soleil, que ce soit celles du Bassin Méditerranéen ou celles d’Amérique du Sud. Nous ne nous limitons pas dans l’espace et le temps. Il s’agit d’un voyage à travers des musiques qui communiquent entre elles, puisque l’Amérique du Sud par exemple a une forte influence hispanique. Nous partons du Bassin Méditerranéen, qui a une richesse infinie, et qui est le berceau de notre humanité.
-Mais un duo avec guitare, pourquoi ?
–La guitare est un instrument passionnant, à la fois noble et populaire ; et très transportable (sourire). Il a surtout la possibilité de jouer la musique de toutes les époques.
-En quoi le mariage du violoncelle et de la guitare est-il de complémentarité, d’opposition ?
–C’est une complémentarité. La guitare peut produire plusieurs sons en même temps, c’est un instrument polyphonique, alors que le violoncelle ne produit qu’une note. La guitare apporte l’harmonie, alors que le violoncelle représente le chant. La guitare traverse les époques ; elle remonte à d’autres instruments, comme le luth. Les instruments à cordes pincées existent depuis très longtemps.
-L’Antiquité connaissait déjà la lyre, la cithare…
-C’est un univers passionnant et au champ illimité…
-… Que vous connaissez bien.
–J’ai spécifiquement travaillé avec guitare dans des groupes, mais à l’époque de ce groupe c’était du tango très traditionnel, et le guitariste faisait aussi mes arrangements. Mais c’est la première fois que nous faisons juste un duo violoncelle-guitare, et nous en avions le désir depuis longtemps.
-J’imagine que ce concert tourne ou va tourner ?
–Bien sûr, et le programme est évolutif. Ici à Avignon, c’est une dominante brésilienne ; nous irons à Toulouse au festival de guitare, et ce sera plutôt du tango. Nous faisons évoluer le programme en conservant la base : parcourir la planète et les époques. Et nous remontons loin, jusqu’à 1370.
-Avez-vous un fil rouge, thématique, ou chronologique ?
–Pas vraiment. Ce sont surtout des associations d’idées, on traverse les pays et les époques, pour donner un programme haut en couleurs. On a trouvé un titre amusant, parce qu’on veut avant tout des musiques festives. On a besoin de soleil, de joie, de fête. On a aussi de la musique anglaise élisabéthaine, mais ce sera pour une autre fois (sourire).
-Quant à vos projets, notamment dans notre région ? Avez-vous en Provence des attaches, familiales, amicales ?
-Oui, j’ai en Provence des attaches familiales et amicales. Et j’y viens de temps en temps.
-Nous vous avons déjà entendu notamment en 2022 avec l’Orchestre d’Avignon, qui était devenu national depuis peu… https://classiqueenprovence.fr/orchestre-national-avignon-provence-heroique-creation-levinas-violoncelle-henri-demarquette-03-06-2022/
–En effet. Quant à mes projets, c’est dans une Provence un peu élargie, mais je serai à Monte Carlo samedi et dimanche avec le quatuor Akilone ; à Mougins le 10 juillet pour un récital avec Jean-Frédéric Neuburger (pianiste, NDLR) autour de Bach et Rachmaninov ; mais je ne sais pas trop si Mougins est vraiment en Provence (sourire). Sans compter d’autres projets dans d’autres régions.
Propos recueillis par G.ad. Photo Thomas Klotz
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