Conservatoire à rayonnement Régional du Grand Avignon, amphithéâtre Mozart. Samedi 23 novembre 2019
Arnaud Thorette violon & alto. Antoine Pierlot violoncelle. Jean-Luc Votano clarinette. Johan Farjot piano
Mozart, Trio des Quilles pour clarinette, alto et piano, K.498. Brahms, Trio pour clarinette, violoncelle et piano, en la mineur, op. 114. Messiaen, extraits du Quatuor pour la fin du temps
En coréalisation de l’Opéra Grand Avignon, avec Musique Sacrée et Orgue en Avignon, concert présenté dans le cadre des 27èmes Automnales de l’Orgue, et des Journées Messiaen
L’Ensemble Contraste, une formation originale (violon/alto, violoncelle, clarinette, piano) marie habituellement les genres et les styles, mais donne de Mozart, Brahms et Messiaen une interprétation assez convenue.
Si le public, nombreux, a manifesté sa satisfaction, nous avons été plusieurs néanmoins à rester sur notre faim.
Un Mozart assez lourd, un Brahms furioso plutôt que le grazioso annoncé, et un Messiaen inutilement staccato, ont sans doute pâti d’une acoustique réverbérante, plus favorable aux voix qu’aux instruments. Le programme était pourtant prometteur, porté par une formation originale. Alto (et violon), violoncelle, clarinette et piano, constituent en effet un quatuor inattendu, avec la clarinette en fil rouge du programme. Mais si Arnaud Thorette (alto et violon), Antoine Pierlot (violoncelle), Jean-Luc Votano (clarinette) et Johan Farjot (piano) depuis le tournant du siècle, s’amusent à surfer sur les « contrastes » , à marier les musiques populaire et savante, en revanche les quatre complices ont ici raté leurs contrastes, en donnant un concert finalement très classique.
Ils ont joué le joyeux Trio des quilles que Mozart écrivit en 1786, et en une après-midi, dit-on, pour des amis, Franziska von Jaquin – fille de son hôte viennois au piano -, le compositeur lui-même à l’alto, et Paul Anton Stadler, auquel Mozart allait dédier par ailleurs son fameux Concerto pour clarinette (1791). Mais les quilles ont été bien lourdes, sans relief ni légèreté mozartienne…
Puis le Trio pour clarinette – ou alto -, violoncelle et piano, que Brahms créa le 24 novembre 1891 avec le clarinettiste Richard Muhlfeld, le violoncelliste Robert Hausmann et lui-même au piano. Nous n’avons pas été plus conquis.
Enfin quatre des huit mouvements du beau Quatuor pour la fin du temps que Messiaen (1908-1992) écrivit en 1940 au Stalag VIII-A de Görlitz ; la première audition en fut donnée le 15 janvier 1941, devant plusieurs centaines d’auditeurs, avec pour interprètes des musiciens compagnons de captivité – Jean le Boulaire au violon, Henri Akoka à la clarinette et Etienne Pasquier au violoncelle – et lui-même au piano. Le concert de l’Ensemble Contraste, prévu pour la saison dernière, avait dû être différé en raison de manifestations ; le millésime initial (2018) saluait l’anniversaire de ce compositeur avignonnais, né en 1908… De cette oeuvre célèbre, l’interprétation donnée aujourd’hui a souligné les dissonances formelles, bien plus que l’expressivité d’un monde prêt à imploser.
Quant à Piazzola en bis, on n’en a guère retrouvé l’univers coloré et chantant.
In fine, de tout le concert, ce sont les attaques violoncelle/piano, et, plus encore les solos de violoncelle d’Antoine Pierlot, qui ont unanimement séduit. (G.ad. Photo quatuor Amélie Baudry. Photos concert G.ad.)
F.H. dit
Bien trop gentil : bruit et fureur plutôt que musique…. j’ai eu mal à la tête tout le reste de la soirée !!
Désolée
FH