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Pari réussi !
Théâtre le Chien qui fume, 10h00, durée : 1h55. Du 4 au 21 juillet, relâche les 10 et 17 juillet. Réservations au 04 84 51 07 48
C’est toujours une gageure de monter Cyrano de Bergerac car la pièce est longue et foisonnante, le nombre de personnages est impressionnant, il est donc quasiment impossible de la monter en entier aujourd’hui. En allant voir ce chef d’œuvre d’Edmond Rostand, nous avons forcément des attentes… Et celles-ci ne sont pas déçues par l’adaptation et la mise en scène qu’en fait Jean-Philippe Daguerre, d’une grande qualité, et par le jeu si riche et fin des comédiens du Grenier de Babouchka.
Tous les aspects du Cyrano voulu par Rostand sont là : à la fois combatif et combattant, maniant avec autant d’habilité l’épée que les mots, mais complexé par son nez, homme sensible et amoureux mais n’osant pas l’avouer par peur d’être rejeté. Il est incarné avec force et en même temps grande sensibilité par Stéphane Dauch dont l’interprétation rivalise avec ses plus grands devanciers. Il excelle dans ce rôle et donne la pleine mesure de son talent.
L’absence de décors, juste quelques accessoires signifiants, laisse toute sa place au jeu des acteurs, qui sont tous excellents. Nous assistons à de magnifiques scènes de combat, orchestrées avec brio par Christophe Mie, mais aussi à des scènes intimes et tendres, ainsi que d’autres moments très drôles. La scène chantée de la présentation des Cadets de Gascogne à De Guiche en est un bel exemple. Cette pièce musicale, de la main de Rostand lui-même, est brillamment interprétée par Petr Ruzicka, compositeur de toutes les autres musiques, qui font bien plus qu’accompagner la pièce, qui l’incarnent. Ajouter ce violoniste, représentant l’âme de Cyrano, est d’une grande inventivité et prend vraiment tout son sens.
Un magnifique travail de troupe comme on les aime, où chacun sert le texte avec brio et nous emporte avec une folle énergie. Une pièce à voir et à revoir sans jamais s’en lasser tant le texte est beau, la mise en scène éblouissante et l’interprétation d’une très grande qualité.
Sandrine. Photo Grégoire Matzneff
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