Etonnant, mais finalement percutant sur les violences sexuelles
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Théâtre La Luna, 18h30, durée : 1h10. Du 3 au 21 juillet, relâche les 4, 11 et 18 juillet. Réservations au 04 12 29 01 24
Cette pièce joue des codes du théâtre car, dès le début, un lien très spécifique est créé avec le public : la troupe de comédiens explique ce qu’elle va faire dans ce spectacle et comment elle va procéder. Etrange ! On n’aura plus rien à découvrir ! Chaque acteur exprimera ses doutes par rapport aux choix faits, mais aussi ses réflexions sur la manière de traiter le sujet si complexe des violences sexuelles et sur le rôle donné à chacun. Tout bien pesé, au lieu de couper le rythme de la pièce, cela permet au contraire de rendre encore plus sensible le propos, plus touchant, et provoque en chaque spectateur une réflexion plus profonde.
Chaque acteur va donc interpréter avec force un rôle symbolique dans ce parcours si complexe et douloureux des victimes de violences sexuelles. L’un sera la victime, toutes les victimes, du très jeune garçon, à l’épouse ou encore à la prostituée. Un autre sera l’agresseur et on nous montrera à quel point, il n’y a pas qu’un seul type d’agresseur. Un autre encore sera l’entourage, tantôt réconfortant, tantôt stigmatisant. Un autre sera les institutions judiciaires, dans toute leur complexité et leur lourdeur, avec des gens sensibles et investis et d’autres au contraire distants voire méprisants. Le dernier rôle enfin est celui des associations, celui qui sera le plus dans la sensibilité, dans l’accompagnement, même si parfois on se dit que le discours est peut-être un peu trop partisan et simpliste.
Les décors sont simples : des tables et chaises que l’on déplace pour créer des espaces et des lieux. Les costumes prennent de l’importance car ils sont représentatifs des rôles.
Une pièce qui traite avec beaucoup de sensibilité ce sujet si lourd des violences sexuelles. Une pièce qui se veut une véritable réflexion sur le rôle de chacun et sur le rôle que chacun d’entre nous peut et doit jouer dans de telles circonstances. Une pièce nécessaire avec un rappel glaçant du nombre de plaintes et du nombre de classements sans suite de celles-ci.
Sandrine. Photo Jérémy Pletinckx
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