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Cinéma : « La Cache » (19-03-2025)

 

« C’est bien d’avoir de l’imagination… »

La Cache. Réalisation, Lionel Baier. Suisse, 2025, 1h30

Scénario, Lionel Baier et Catherine Charrier, d’après le roman de Christophe Boltanski.

Avec Michel Blanc, Aurélien Gabrielli, William Lebghil, Dominique Reymond, Liliane Rovère…

Sortie en France le mercredi 19 mars 2025

Les premières images du récit sont enlevées, joyeuses, colorées : un jeune garçon colle à toute vitesse des affiches sur les murs de Paris, une famille loufoque s’engouffre dans une voiture, une Ami-6 se lance dans les rues de la capitale…

La Cache est l’adaptation jubilatoire, et validée par l’intéressé, du roman éponyme couronné par le Prix Femina en 2015, premier roman – autobiographique – du journaliste Christophe Boltanski ; l’auteur y cherche, à travers souvenirs épars et témoignages pudiques, à reconstruire son histoire familiale remontant jusqu’à Odessa un siècle plus tôt ; cette histoire s’est ensuite refermée dans la demeure parisienne que la famille n’a depuis lors jamais quittée et que lui-même enfant a partagée ; sous un escalier, une cache, dans laquelle le grand-père avait trouvé refuge en 1942, demeure, presque un demi-siècle plus tard, comme un secret de famille matriciel, ou boîte de Pandore, à la fois obstinément vide et habité par toutes les ombres familières. Sorte de Cluedo familial, le roman se construit à partir de chacune des pièces de la maison, enfilées en couronne autour d’une cour fermée.

Du roman kaléidoscopique de Christophe Boltanski, Lionel Baier a tiré un film… kaléidoscopique lui aussi, foisonnant et – étymologiquement – baroque, déroutant et attachant. On ne sait ce qui frappe d’abord, de la comédie douce-amère ou de l’émotion à fleur de regards et de silences. Du moins est-ce un film tout en finesse et en sensibilité frémissante, qui avait été sélectionné pour la 75e édition de la Berlinale en février.

C’est par le prisme des événements de mai 68, évoqués en une seule phrase dans ce roman sorti en Poche pour l’occasion en quelque trois cent trente pages, que se décline en morceaux de puzzle, plutôt que ne se construit, l’histoire de cette famille totalement atypique. D’une seule phrase, faire naître un film d’une heure trente, c’était déjà une gageure. Mais Lionel Baier n’en est pas à un défi près. De mai 68, certes, on ne voit guère que le collage d’affiches, et les lueurs rougeoyantes sous le lourd portail de la cour, qui n’arrête pas les bruits et les cris. Quant à la cache éponyme, elle sera brièvement occupée par un certain Général, une façon drolatique de combler symboliquement un « creux » de l’Histoire, la grande Histoire !

Car la grande Histoire ne cesse de croiser en liens subtils l’histoire microcosmique de ces quatre générations.

L’Histoire de Mai 68, au tout premier chef, nœud fantasmé d’un événement que le réalisateur, né sept ans plus tard, n’a même pas connu mais qui a nourri son imaginaire. Et surtout la Shoah, pesante, mais dans une tradition décomplexée : si Etienne le grand-père se jette sous la table d’un restaurant à l’arrivée de la police plus de vingt ans après la guerre, son épouse, elle, chrétienne, a de facto interrompu la judéité de la lignée.

Refermés sur eux-mêmes dans leur appartement de la Rue-de-Grenelle, les personnages vivent agrippés les uns aux autres, et n’en sortent guère, pour certains, que pour s’engouffrer dans l’Ami-6, vécue comme une autre pièce : l’arrière-grand-mère (« Arrière-pays »), coincée dans sa chambre, qui garde de son Ukraine natale un souvenir bercé par des airs d’opéra ; le grand-père Étienne, médecin paniqué par la vue du sang ; la « mère-grand » polio qui transporte tout son petit monde dans sa voiture et écrit des ouvrages sociologiques ; les deux oncles pittoresques, peintre (Christian) et linguiste (Jean-Elie) ; les parents à peine aperçus entre deux manifs ; et le jeune Christophe, à la fois centre affectif de la cellule et regard distancié d’un narrateur qui cherche à comprendre le monde à travers une famille d’intellectuels juifs de gauche qui, justement, refuse ce monde.

Cet univers, vu à hauteur d’enfant, se lit sous plusieurs angles. La réalisation joue entre les époques, les plans, les couleurs, les échelles juxtaposées, avec une voix off qui s’impose comme une mise en abyme. La vie entière se traverse comme un « jeu », avec la gravité légère d’un enfant qui pressent et comprend au-delà même des adultes. S’il y a une véritable tendresse complice entre le grand-père et le petit-fils, s’il y a une affection un peu rude entre Mère-Grand et le petit-fils, le regard de l’enfant, lui, est à la fois celui de Christophe Boltanski qui tente de retrouver un passé évanescent, et celui de Lionel Baier grand enfant, nourri de BD et de cartoons…

Avec une distribution improbable mais très juste, Lionel Baier a ciselé un opus troublant, d’une belle inventivité. Nouvel Hitchcock, le réalisateur apparaît plusieurs fois avec femme et enfant à une… fenêtre sur cour, en bourgeois guindé exaspéré par ces voisins dérangeants.

Ce sont Michel Blanc et Dominique Reymond qui dominent évidemment la distribution ; l’un se révèle magistral dans son humanité douloureuse, et ce qui restera son tout dernier rôle – Le Routard, autre film posthume qui sortira le 2 avril, a été tourné avant La cache – ; l’autre, pétulante de bout en bout, imprime à l’ensemble son tempo ébouriffant jusque dans l’immobilité du lit où campent les uns et les autres ; les oncles sont à la fois pittoresques et authentiques : Christian l’artiste à la cote internationale mais qui se croit mal-aimé, disparu en 2021 (Aurélien Gabrielli) et Jean-Elie, féru d’une discipline alors à son akmè, la linguistique, et lui-même disparu le 24 janvier 2025 (William Lebghil), réintègrent chaque jour la chambre des parents comme un cocon utérin qu’ils n’auraient jamais quitté…

Quant au jeune Ethan Chimienti, pour sa première apparition à l’écran, son regard, qui devient vite celui du spectateur, oscille entre malice juvénile et interrogation existentielle. On retient surtout la scène finale, chaplinesque, totalement improvisée : le garçon sifflote un air de Brahms – en fait, une pièce de Haydn réécrite par Brahms – que le jeune acteur a appris au Conservatoire de Luxembourg, et que Michel Blanc reprend spontanément, lui qui aurait tant voulu être musicien ! Comme si la boucle était bouclée. Avec l’insoutenable légèreté d’une infinie tendresse…

« C’est bien d’avoir de l’imagination ; ça permet d’en donner un peu à la vie qui, parfois, en manque un peu ! »

G.ad. Photos Véronique Kobler

 

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