Le plus ancien festival lyrique de France s’enrhume, le public risque de tousser…
Lors de la conférence de presse du 6 décembre 2023, le directeur Jean-Louis Grinda et le président-directeur-général de la SPL Chorégies d’Orange Richard Galy, en l’absence remarquée des partenaires institutionnels habituels à la table officielle, ont annoncé une édition 2024 « prudentielle » (?!), faite d’ « efforts » (?!), (?!), avant « les Chorégies du futur », un rebond l’année suivante et une embellie pérenne.
La programmation 2024 affiche 10 soirées très diverses, ballet, jazz, récitals, variétés, ciné-concert… Des spectacles et des artistes, certes de qualité, dont certains ont leur place « au pied du mur », si l’on peut dire, et d’autres peu imaginables ici…
Seule soirée lyrique, une Tosca en version concert, avec le couple médiatique Roberto Alagna/ Alexandre Kurzak, complété par Bryn Terfel en Scarpia. Pas sûr que le public national et européen qui se pressait naguère aux Chorégies, se satisfasse d’une simple version concert, après les 2 opéras régulièrement donnés dans les années de gloire (en 2 soirées chacun, voire 3 pour la Carmen d’anthologie en 2015), tombés ensuite à un seul (une Carmen clivante en 2023)…
On nous promet une vraie Lucia en 2025. Acceptons-en l’augure, elle était déjà prévue pour 2024.
En cause de ce programme minimaliste qui risque fort de ne pas trouver son public faute de le cibler, les coûts de production qui flambent partout. En cause aussi, le statut, passé d’associatif à SPL en 2018 (Société Publique Locale, site officiel) et qui devra devenir EPCC au printemps prochain (Etablissement public de coopération culturelle – site officiel du Comité National de liaison des EPCC -, comme d’autres structures dans la région : les Ecoles Supérieures d’Art d’Avignon, de Marseille-Méditerranée et de Toulon-Provence-Méditerranée, l’Opéra de Toulon et le Palais des Papes d’Avignon, NDLR) : l’Etat, explique longuement Richard Galy, pourra alors intervenir de façon plus substantielle, ainsi que le mécénat privé, dans un plan triennal qui doit assurer stabilité et pérennité.
Voire…
Justement, le Ministère mettra la main au portefeuille, « non pas de façon symbolique, affirme Jean-Louis Grinda, mais de façon si-gni-fi-ca-ti-ve »… La salle apprécie, d’autant que le message est répété, martelé. Mais de précisions sur le montant, fin de non-recevoir. « C’est votre métier de poser des questions, c’est mon métier de ne pas y répondre » ! Les contribuables que nous sommes apprécient… Il faut dire que le directeur a regretté, en plaisantant à peine, que « des ondes négatives [soient] venues vers [lui] dès [son] arrivée dans la salle ».
Pourtant d’autres grands festivals ne trouvent pas totalement incongru que les questions budgétaires – le nerf du spectacle, tout de même – leur soient posées en conférence de presse ; sinon, où et quand ? Et nombreux sont ceux qui publient leur bilan chiffré dès la fin de l’édition ; c’était le cas aux Chorégies jusqu’en 2015…
On lira bientôt le programme complet : un « inventaire » ?!
On lira bientôt des budgets comparatifs : et si on parlait chiffres ?
On lire bientôt un compte rendu du rapport de la Cour des comptes.
G.ad.
AUDIN 84000 dit
Consternant! C’est ce que je peux dire en découvrant l’évolution des Chorégies. Des amis voulaient venir du Cantal pour assister à un bel opéra, je leur en avais tellement parlé qu’ils se décidaient enfin! et comme eux, j’avoue hésiter cette année à me déplacer pour voir un ersatz d’opéra!
Quel dommage! Il est très difficile de donner à une scène une réputation internationale comme celle des Chorégies, il est très facile de la ruiner peut être par incompétence, ou…??
Classique dit
Merci, Aydin, pour votre message. Comme vous, tous les amoureux des Chorégies sont consternés. Il y a évidemment le Festival d’Aix-en-Provence, toujours excellent, mais chacun des deux avait son ambiance propre et ses spécificités. La Cour des Comptes vient de rendre son rapport, nous en parlerons sous peu dans nos pages. En ce début d’année, gardons confiance et souhaitons une embellie…
Cordialement,
G.ad.
Mimi 59 dit
Situation désastreuse !
On peut comprendre que les difficultés soient d’actualité : qui n’a pas de mal à boucler son budget ? Et d’autres théâtres sont aussi en danger, mais ils continuent de programmer des spectacles.
Mais les Chorégies ont périclité et cela déjà depuis quelques saisons.
La faute à la crise et/ou à sa direction hasardeuse ?
Une dégringolade à arrêter rapidement avant la disparition de cette institution emblématique !
Classique dit
Merci pour votre message.
En effet, journalistes et public – du moins celui qui est informé – sont majoritairement consternés.
Il se dit pourtant que les subventions suivent. Alors, quid ? Mais à confirmer, ou non.
Faut-il croire aux « Chorégies du futur » annoncées ?
Cordialement,
G.ad.
A.N. dit
Je trouve cette programmation ridicule. Elle fait fi d’un des plus anciens festivals où la scénographie était une référence.
Que sont les Chorégies sans opéra ?
Souhaitons que 2024 ne soit qu’un accident.
A.N.
Classique dit
Merci pour votre message.
C’était en effet un festival LYRIQUE…
Nous partageons votre profonde déception
G.ad.
J.F. dit
Bien triste, cette programmation !
J.F.
Classique dit
Merci pour votre message.
En effet. On ose espérer des lendemains meilleurs…
G.ad.
Françoise Henry dit
Franchement honteux
Grinda doit partir
C’est mon opinion depuis longtemps
F.H.
Classique dit
Merci pour votre message.
La situation est terrible pour ce festival internationalement renommé, et immensément triste pour tous ceux qui ont un vrai attachement aux Chorégies.
G.ad.