« Improviser ne s’improvise pas !»
Le Fantôme de l’Opéra. Ciné-concert. Mardi 25 juillet 2017 à 21h45. Théâtre antique. Musique improvisée au piano par Jean-François Zygel. The Phantom of the Opera, 1925, États-Unis, 93 min. Version reconstituée, Noir et blanc et teintée
(The presentation of The Phantom of the Opera by arrangement with Photoplay Productions and Patrick J Stanbury)
Dans le cadre de sa programmation 2017, les Chorégies d’Orange proposent un nouveau concept intitulé « ciné-concert », qui fait déjà florès en divers lieux depuis plusieurs années. Il s’agit de projeter un film muet de 1925, Le Fantôme de l’opéra, accompagné « à l’ancienne » et en direct par le talentueux pianiste et improvisateur Jean François Zygel.
En amont du concert, dans la cour Saint-Louis à Orange, le public a rencontré l’artiste et échangé avec lui sur l’art de l’improvisation. Jean-François Zygel a répondu aux nombreuses questions sur sa prestation programmée le lendemain 25 juillet.
«Improviser ne s’improvise pas, c’est l’art de la conséquence : les cinq premières secondes font appel à la liberté du pianiste, la suite se déroule logiquement. La musique met en valeur ce qui est dans l’œuvre, elle l’enrichit. On connaît forcément le sujet du film, on ne prépare pas le détail mais la structure et les transitions…Le film muet appartient donc au passé mais se trouve constamment renouvelé grâce à la musique.»
Aux questions concernant les très nombreux accompagnements pianistiques réalisés par l’artiste, Zygel s’est expliqué: « A chaque fois que j’ai eu l’occasion de mettre en musique Le Fantôme de l’opéra, (plus de 30 fois), j’ai été touché par le personnage baroque, extravagant même, du fantôme. Pour les Chorégies d’Orange, j’ai imaginé une musique à la fois romantique et mystérieuse, ironique, lyrique et inquiétante tout à la fois ».
Le jour J, le froid de ce 25 juillet n’a pas découragé un public nombreux. Seul au piano, le musicien improvise sur les péripéties inspirées par le roman de Gaston Leroux.
Dans le rôle du fantôme (Erik), l’acteur Lon Chaney joue de son physique impressionnant, après le succès de son saisissant Quaimodo dans Notre-Dame de Paris de Wallace Worsley (1923). Le roman de Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra, fut choisi, et le film allait devenir l’une des plus belles réussites commerciales d’Universal dans les années 1920. La version en noir et blanc partiellement colorisée- une version couleur sera réalisée en 1929 – est projetée sur le mur de scène.
Les magnifiques images de Julian Rupert ont pris encore plus de relief et de mystère avec les aspérités du mur du théâtre antique. L’histoire magnifiquement illustrée par le pianiste durant l’heure et demie du film, a conquis le public.
Devant l’ovation qui lui est faite, Jean-François Zygel a improvisé en bis sur Erik Satie, allusion au héros du célèbre film. (Dany Baychère. Photos Michel Auberge).