Dimanche 29 octobre 2023, église Notre-Dame de Nazareth, Monteux
Messe en Ré majeur, Dvořák. Chœur Antequiem. Frédéric Isoletta, orgue. Olivier Lalauze, contrebasse. Philippe Franceschi, direction
Une messe propice à l’émotion et au recueillement !
En ouverture du 14e festival d’orgue de Monteux, les organisateurs ont invité l’organiste Frédéric Isoletta et le groupe vocal Antequiem en l’église Notre Dame de Nazareth.
En 1ère partie, Frédéric Isoletta a interprété des œuvres de styles et d’époques variés. Nous avons voyagé de l’Allemand Nikolaus Bruhns et de l’Espagnol Pablo Bruna, venus du XVIIe siècle, vers les Toccata des Français Léon Böllmann et Charles-Marie Widor, à la jonction entre les XIXe et XXe siècles. Le public a pu apprécier le jeu dynamique et subtil de l’interprète. Celui-ci a concocté son programme pour mettre en valeur les nombreuses possibilités qu’offre l’orgue de l’église de Monteux. Ainsi, nous avons entendu les registres de hanches avec ses jeux de chamade très baroques, mais aussi d’autres plus romantiques. Outre ses qualités techniques, Frédéric Isoletta a eu le bon goût de présenter quelques mots d’analyse de chaque œuvre et quelque anecdote sur les compositeurs, peu connus du grand public. En bis, il nous a gratifiés de sa très intéressante transcription du thème d’Ennio Morricone pour le film Il était une fois dans l’ouest. L’ampleur des possibilités de l’orgue ne cessent de surprendre !
En 2e partie, Philippe Franceschi a dirigé la Messe en Ré majeur d’Antonin Dvořák dans sa version originale pour chœur, solistes et orgue. Il y a ajouté une contrebasse, ce soir avec Olivier Lalauze à l’archet, comme lors de l’interprétation de 1888.
Au début du Kyrie, les choristes sont éclatés sur le plateau et les solistes apparaissent en bordure du public. L’effet de douceur est saisissant. Cette ébauche de scénographie est une des signatures du groupe vocal Antequiem. Puis les interprètes se regroupent et pourront passer du pianissimo au fortissimo avec une grande aisance. Ils sont tous très attentifs à la subtile direction de leur chef, puisque pratiquement détachés de leur partition. Ce travail d’apprentissage est exigeant, et le résultat n’en est que plus apprécié des auditeurs avertis. Ces derniers ont aussi relevé le bon équilibre entre les jeux d’orgue, le chœur et les solistes. Ainsi, nous avons aimé l’articulation soignée de chacun, et des pupitres dans leur ensemble, avec une mention particulière aux dames, il est vrai plus nombreuses ce soir.
Selon le mouvements, les solistes entrent ou se mettent en avant du chœur. Leur complicité parait évidente, d’autant que plusieurs d’entre eux, tels Alexia Alberty (soprano), Ludivine Seu (alto) ou Sylvio Cast (ténor), ont chanté dans le groupe vocal et/ou ont été élèves de Philippe Franceschi. Avec celle de Fabien Barcelo (basse), il faut remarquer la rondeur de leur voix, leur justesse, surtout dans les mezzo voce et aussi leur aisance à passer forte.
Ainsi, Le groupe vocal Antequiem et Frédéric Isoletta, sous la baguette de Philippe Franceschi, ont offert une belle interprétation de la Messe de Dvořák , émouvante et propice au recueillement.
Prochain concert du festival : dimanche 5 novembre à 17h, « Gloria en miroir » (Vivaldi et Poulenc) par le chœur de la région Sud.
N.A. Photos N.A.
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