Samedi 5 octobre 2024, Maison du livre et de la Culture, Bonnieux. La Chapelle du Conservatoire de musique du Pays d’Apt, initialement prévue, s’est révélée trop petite…
Axelle Saint-Cirel, mezzo-soprano, lauréate du Concours international de la mélodie à Gordes. Mao Hayakawa, piano
Les rebelles à l’opéra : extraits des opéras de Mozart, Gounod, Bizet, Stravinsky…
En partenariat avec le Conservatoire de musique Apt-Luberon
Voir aussi le programme 204 des Musicales du Luberon
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Plus rebelle que révolutionnaire ?
Par un bel après-midi d’automne où les paysages rougeoient, nous avons pris la route vers Bonnieux pour écouter Axelle Saint-Cirel en live. Le monde entier l’avait entendue lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. C’était donc alléchant de l’avoir face à nous dans un lieu presqu’intime.
Avec Mao Hayakawa au piano, ces deux jeunes dames ont concocté un programme de mélodies puis d’airs d’opéras autour des personnages rebelles dans la musique. Un premier choix original fut de ne pas présenter les œuvres dans un ordre chronologique. Ainsi, nous avons échappé à la succession trop banale – baroque, classique, romantique -… potentiellement méprisante pour quelques grands compositeurs des premiers styles.
Dès les premières mélodies, le public de la salle comble a pu apprécier l’excellent phrasé d’Axelle Saint-Cirel, dans toutes les langues. Sa bonne articulation la rend compréhensible, en anglais comme en allemand et surtout en français, ce qui n’est pas si évident dans l’opéra. L’acoustique de la salle, mate sans être sèche, nous y aidait aussi ; elle se prête bien au répertoire présenté aujourd’hui. Ainsi, j’ai particulièrement apprécié les Poulenc et aussi celle de Saint-Saëns, où une vielle semblait être le troisième instrument sur scène.
La voix de la mezzo-soprano est chaude et précise dans tous les registres, du double forte au pianissimo. A son aise dans une robe de soirée vermillon, Axelle Saint-Cirel est aussi bonne comédienne. Sans accessoire, elle fut expressive avec son regard. Le contraste avec son accompagnatrice était saisissant. Pourtant, elles sont très complices. Et sans un regard, Mao Hayakawa est toujours en phase avec la cantatrice. Elles nous ont fait découvrir la première version que Georges Bizet avait composée pour « l’Amour est enfant de Bohème » : idée judicieuse, même si nos oreilles gardent malgré tout la version de Carmen. Axelle Saint-Cirel est aussi agréable à écoute dans l’aria de Sesto issu de Jules César en Egypte composé 150 ans plus tôt.
Merci aux Musicales en Lubéron de nous avoir permis d’écouter ces deux interprètes séduisantes, peut-être rebelles, mais bien loin de notre révolutionnaire Marseillaise !
Prochain concert de la saison : samedi 02 novembre, « Fantaisie et fugue », Bruno Fontaine : piano, Les Santolines à Ménerbes
N.A., texte & photo
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