Un Corneille totalement déjanté ; il faut accepter de jouer le jeu !
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Théâtre du Roi René, 14h00, durée : 1h30. Du 3 au 21 juillet, relâche les 8 et 15 juillet. Réservations au 04 90 85 37 48 ou 09 81 00 37 48
Avec ce spectacle, nous sommes dans la grande tradition de ce que font les Moutons noirs, cette compagnie qui aime partir des classiques mais en se les réappropriant et en les amenant dans un univers inattendu et souvent déjanté. Pour apprécier ce spectacle, il faut aimer ce type d’humour caricatural ; si c’est le cas vous allez vous régaler, sinon mieux vaut vous abstenir. Tout part du texte de Corneille l’Illusion comique, mais Axel Drhey et Yannick Laubin le transforment en une émission télévisée : Avis de recherche. On ne comprend pas comment c’est possible et pourtant cela fonctionne, les vers de Corneille trouvent leur place dans cet univers. Pridamant vient à cette émission pour retrouver son fils qu’il n’a pas vu depuis dix ans et le magicien devient le présentateur télé qui lui montre des images de son fils pendant ces années.
Dès notre entrée nous sommes plongés dans l’univers du show télévisé, dans tous ses excès, nous sommes le public venu assister à cette émission, on nous met en condition, on nous explique qu’il faut applaudir quand cela s’affiche à l’écran, même chose pour le rire et l’émotion. C’est cocasse et pourtant chacun s’exécute. Le présentateur, incarné superbement par Grégoy Corre, est odieux et détestable, et cela contribue au plaisir de l’ensemble. Bertrand Saunier est un adorable Prindamant, tellement démuni que l’on n’a qu’une envie, l’aider. Le théâtre dans le théâtre, principe même de la pièce de Corneille, est remplacé par du cinéma dans le cinéma, avec là encore une part belle donnée à la caricature et à l’absurde. Les effets spéciaux et retournements de situation s’enchaînent et l’on s’étonne à chaque fois de l’inventivité toujours renouvelée.
Une pièce que l’on va adorer ou détester selon si on aime cet humour ou non. Une pièce à ne pas voir pour y retrouver le classicisme de Corneille, mais pour délirer autour de la télé-réalité.
Sandrine. Photo Lucie Lesbats/ Le Cube-Garge
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