La page évolue tout au long du festival…
Cette année encore davantage – ou y sommes-nous plus sensibles d’année en année -, le théâtre se veut vecteur de citoyenneté, ou instrument de catharsis aristotélicienne. Bien éloignés d’une impossible exhaustivité, nous nous contentons de quelques pistes… Vous pouvez aussi, en commentaire de bas de page, enrichir nos propositions.
Dans les théâtres, sur les scènes, on trouve les joies et les peines de l’humanité. L’an dernier, nous nous étions penchés sur le « corps souffrant », hors de tout dolorisme, dans l’esprit ébouriffant du « Pas de bras, pas de chocolat », devenu culte.
LES MAUX DE LA SOCIETE
Cette année encore, le Festival Off nous offre salutairement les mots/maux de la société, objets de grands débats passionnés dans l’Hémicyle et dans les familles, sujets épineux s’il en est, et sur lesquels le théâtre sait mettre des mots, souvent pudiques, parfois brutaux, mais qui du moins nous touchent, nous interpellent.
Que ce soit la prostitution estudiantine (J’aimerais arrêtée, Luna), le glissement d’un proche vers « l’absence » (le Voyage d’hiver, Artéphile), les violences sexuelles (Léviathan, Artéphile), le racisme ordinaire qui invisibilise (Mon père cet Arabe, Artéphile), la reconstruction après un très, trop, long séjour hospitalier (Mille cent jours, Gémeaux), la communication impossible (Cabine 468, ou appel à ce monde qui ne répond jamais, Fabrik’), le harcèlement scolaire (Le Petit poney, Factory), la rude fraternité de la mine (Gueules noires)…
Voire des sujets doublement tabous, comme l’accompagnement sexuel pour les porteurs de handicap, pénalement répréhensible (Toutes les autres, Artéphile), la manipulation par les mots, à travers un terrible oxymore familial (Heureux les orphelins, Gémeaux)…
LES BLESSURES DE L’HISTOIRE
Ou les blessures de l’histoire, avec la politique de natalité en Roumanie sous Ceausescu (les Enfants du diable), la Révolution des œillets (La Fleur au fusil, Gémeaux), ou Venise aux heures sombres (Plus jamais Mozart, Fabrik’théâtre), la spoliation des Juifs pendant la Seconde Guerre (Les caisses de la honte, Buffon, par la doyenne, Pierrette Dupoyet, 42e festival !), ou la montée des idées fascistes chez les jeunes (Mauvaise Pichenette, Université-Train Bleu, du 7 au 18 juillet). On regrette aussi que Femme non rééducable Anna Politkovskaïa soit toujours d’une terrible actualité, 19 ans après l’assassinat de cette journaliste opposante à Poutine.
L’ETAT DE LA PLANETE
Plus consensuel mais aussi dramatique, c’est l’état de la planète qui s’invite dans les théâtres, et le besoin vital de l’eau, auquel on peut sensibiliser dès 5 ans avec L’eau-là (Fabrik’théâtre).
LE RISQUE DU PIRE ?
Et, sous forme de dystopies ou loufoqueries où le pire n’est as toujours sûr et où la réalité géopolitique n’a pas dit son dernier mot, il faut prendre au 2nd ou 3e degré Ubu président (Balcon) et ne pas se laisser envahir par la peur irraisonnée dans Pour votre bien (Fabrik’, TTTT Télérama !).
Geneviève
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