Le 11 juillet, la veille du jour où les Chorégies organisaient une conférence sur l’I.A. (on est loin des Chorégies d’antan !), la veille aussi du ballet le Lac des Cygnes de Prejlocaj qui allait enthousiasmer le théâtre antique (une de nos chroniqueuses était dans les gradins, et fera un retour sous peu), le Président Directeur Général de la SPL des Chorégies, Richard Galy, annonçait par communiqué de presse avec « grand regret » l’annulation de deux concerts : la Grande scène émergente (17 juillet), en partenariat avec le Festival d’Aix-en-Provence, un concert qui naguère réunissait de jeunes talents prometteurs et des spectateurs fidèles dans la cour du cloître Saint-Louis (conservatoire) malgré la chaleur écrasante de la fin d’après-midi, à 18h avant une soirée de grand spectacle lyrique ; et le Liverpool Oratorio (25 juillet) des Beatles, avec l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo, une curiosité qui aurait pu trouver son public.
« Tous les spectateurs ayant réservé des places pour ces deux soirées seront remboursés, précise le communiqué, et se verront proposer une réduction de 50% sur le concert de La Forza del destino (20 juillet), afin de compenser le désagrément subi. »
Le directeur Jean-Louis Grinda rappelle, tout comme le PDG, que « l’équipe reste mobilisée », et que, si la billetterie de la Scène Emergente demeurait très décevante, celle de Liverpool au contraire remplissait ses promesses, mais c’est par prudence, pour éviter de mettre l’équilibre en péril, que la décision a été prise d’annuler…
Il semble que les Chorégies, plus ancien festival lyrique du monde, aient oublié que l’adjectif « lyrique » signait justement son ADN, et que sur d’autres terrains musicaux la concurrence ne lui soit pas nécessairement favorable. Les chiffres le disent assez…
Plus de 8.000 spectateurs peuvent prendre place sur les gradins. La nouvelle direction n’organise jamais de conférence de presse automnale pour tirer le bilan, artistique et financier, de l’édition estivale, comme le faisait la précédente, qui ne cessait de souligner la vulnérabilité de ce festival dont les recettes reposaient à plus de 80% sur la billetterie, presque deux fois que pour le festival d’Aix-en-Provence. Aujourd’hui ce n’est que de façon fortuite qu’émergent parfois les chiffres, incidemment…
Mais force est de constater que les opérations publicitaires (2 places pour 1, réductions diverses…) peinent à compenser la baisse de fréquentation, visible dans les files d’attente comme sous les caméras de France-Télévisions, même pour le grand rendez-vous de Musiques en Fête ! (voir aussi notre page sur les chiffres). Très attachés aux Chorégies, nous ne pouvons que le déplorer, d’autant que plusieurs des soirées des Chorégies peuvent encore enflammer le théâtre romain : le concert de Bernard Lavilliers (notre compte rendu), le Requiem de Mozart (déjà visible sur France.tv depuis du 10 juillet ; voir Facebook), le ciné-concert Fantasia (notre compte rendu à venir), et même le Trouvère en version concertante qui a su trouver son public (notre compte rendu sous peu), ou le Lac des Cygnes déjà évoqué (notre compte rendu à venir)…
G.ad. Photos G.ad (conférence de presse de présentation)
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