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Akhnaten, de Philip Glass, Opéra de Nice, mardi 16 novembre 2021
Direction musicale, Léo Warynski ; Mise en scène et chorégraphie, Lucinda Childs ; Collaborateur à la chorégraphie, Eric Oberdorff ; Scénographie et costumes, Bruno De Lavenère ; Lumières, David Debrinay ; Vidéo, Étienne Guiol ; Vidéo rôle narrateur, David Michalek
Fabrice Di Falco (Akhnaten) ; Julie Robard-Gendre (Nefertiti) ; Patrizia Ciofi (Reine Tye) ; Joan Martín-Royo (Horemhab) ; Frédéric Diquero (Amon) ; Vincent Le Texier (Aye) ; Lucinda Childs (Amenhotep – rôle parlé) ; Mathilde Le Petit, Laeticia Goepfert, Rachel Duckett, Mathilde Lemaire, Vassiliki Koltouki, Aviva Manenti (Six filles d’Akhnaten)
Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’Opéra de Nice Côte d’Azur
On peut considérer comme une audace certaine pour l’Opéra de Nice le fait de démarrer sa saison avec un ouvrage de Philip Glass, mais le risque restait limité tant la musique du compositeur américain est intéressante, plaisante, et reste accessible au plus grand nombre. Cela se vérifie ce mardi soir à l’Opéra de Nice avec une salle pleine, le titre attirant aussi vraisemblablement une certaine tranche de public plus jeune. Il faut dire que, tout autant que la musique, la réalisation visuelle est ici riche et de haute qualité, dans la mise en scène de la chorégraphe Lucinda Childs. C’est celle-là même, associée à Philip Glass et Robert Wilson, qui participait en juillet 1976 au Festival d’Avignon à la première historique d’Einstein on the Beach.
Créé en 1984, Akhnaten (Akhenaton en français) fait partie de la trilogie de Glass consacrée à certaines grandes figures de l’Histoire, et s’insère entre Einstein on the Beach (1976) et Satyagraha (1980) qui porte sur la vie de Mahatma Gandhi.
La mise en scène de Lucinda Childs s’organise sur et autour d’un plateau en forme de disque, celui-ci pouvant tourner et se soulever sur un côté. Le nouveau pharaon Akhenaton y évolue le plus souvent, comme lorsqu’il paraît au centre entouré de rougeoiements qui évoquent le soleil. La chorégraphe règle aussi l’ensemble des ballets tournoyants des danseurs et danseuses, ainsi que les mouvements, généralement lents, des solistes. La vidéo est également utilisée, par des projections en avant-scène sur un tulle et à l’arrière du plateau, le visage de Lucinda Childs, qui assure le rôle du narrateur en anglais, étant régulièrement filmé en gros plan.
Le rôle-titre est confié au contre-ténor Fabrice Di Falco, d’une belle allure et une forte présence sur scène, voix sonore qui perd toutefois de sa parfaite intonation lorsqu’elle est poussée à sa plus forte puissance. Le contraste des timbres est marqué avec sa femme Nefertiti, la mezzo Julie Robard-Gendre aux notes graves et sombres, ainsi qu’avec la soprano Patrizia Ciofi (Reine Tye, la mère d’Akhenaton) aux aigus aériens et précis. Le baryton Joan Martín-Royo (Horemhab), le ténor vigoureux Frédéric Diquero (Amon) et la basse profonde Vincent Le Texier (Aye) complètent les rôles principaux.
Les forces musicales et chorales niçoises produisent un résultat exceptionnel, emmenées par le talentueux chef d’orchestre Léo Warynski. L’orchestre déroule ainsi cette belle et originale musique, pas si minimaliste que ça d’ailleurs, malgré son appellation. Les musiciens se montrent techniquement bien au point, en particulier vis-à-vis du rythme, une qualité essentielle pour la bonne exécution de cette composition.
I.F. Photos Dominique Jaussein
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