Un bon cru
Finale du Concours Voix Nouvelles, Paris, Opéra-Comique (17 février 2018)
Ce Concours réputé, créé en 1988 sur l’initiative du CFPL (Centre Français de Voix Lyriques, aujourd’hui présidé par Raymond Duffaut), a couronné successivement Natalie Dessay, Stéphane Degout et Nicolas Testé (1998), Karine Deshayes et Florian Laconi (2002, photo ci-dessus dans Carmen, 2016), dont on connaît les brillantes carrières ultérieures, et très présents sur (onglet « Rechercher »).
Avec la passion et la perspicacité qui sont la griffe de Raymond Duffaut, ce concours repère, sélectionne, choisit, accompagne et recrute, et c’est sans doute sa spécificité parmi les concours lyriques, que de guider, avec bienveillance mais sans complaisance, les talents prometteurs dans leurs carrières naissantes.
L’édition 2018, après quelques années d’absence, parrainée par Natalie Dessay sa toute première lauréate, confirme l’excellence et le rayonnement international de ce concours, avec 607 candidats francophones de moins de 32 ans venus du monde entier, et avec une large retransmission en direct sur divers supports Web.
La palme est revenue à la toute jeune soprano (22 ans), Hélène Carpentier qui avait déjà enlevé à l’automne 2017 le Concours Raymond Duffaut à Avignon (photo), puis celui de Marmande.
Elle a été suivie d’Angélique Boudeville, et de la mezzo Eva Zaïcik (photo, capture d’écran), qui sera, quelques jours plus tard, élue Révélation Lyrique des Victoires de la Musique Classique.
Hors podium mais distingués également le ténor Kévin Amiel, que nous avions pu apprécier depuis plusieurs années dans des productions baroques, la soprano Caroline Jestaedt et le baryton Anas Seguin (photo presse), que nous avons chaleureusement applaudi, lui aussi, il y a quelques jours à Marseille dans Un Barbier « participatif ».
Nous avons regretté de pas voir couronner la mezzo pétillante Ambroisine Bré, que nous suivons avec intérêt depuis quelques années, que nous avons entendue en décembre 2017 à Avignon dans un concert de jumelage artistique avec Saint-Pétersbourg (photo), puis bouleversante dans Vanda de Lionel Ginoux, et que nous reverrons avec plaisir cet été à Orange dans le concert des lauréats de l’Adami.
Et si le tout jeune sopraniste (il vient juste de muer) Théo Imart (photo, à Avignon), issu de la Maîtrise des Bouches-du-Rhône de Samuel Coquard, n’a pu transformer l’essai, non plus qu’au Concours Raymond Duffaut en octobre 2017, il s’est du moins fait connaître, et on l’entendra cet été aux Musicales du Luberon de Ménerbes. (G.ad. Photos G.ad.)